Des manifestants ont conspué le chef de l'Etat en marge des commémorations du 11-Novembre. 73 personnes ont été interpellées.
Les personnes interpellées s'étaient rassemblées à l'appel "du Printemps français et de groupes d'extrême droite, dont le Renouveau français", a précisé la Prefecture de Police. Certains membres du Renouveau français font partie des interpellés.
Ces interpellations ont été effectuées pour "manifestation non déclarée" et "pour certaines, pour violences volontaires contre les forces de l'ordre". "Quatre personnes ont été placées en garde à vue: un leader du Printemps français pour organisation de manifestation non autorisée, deux personnes pour violences volontaires envers les forces de l'ordre et une pour port d'arme prohibée", a détaillé à l'AFP une source policière.
Les 69 autres personnes interpellées ont été transférées pour une vérification de leur identité dans un local de la Direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne (DSPAP) dans le XVIIIe arrondissement de Paris, selon cette source.
"Ce sont les manifestants les plus virulents qui ont été arrêtés. Quand il n'y a pas d'organisateur déclaré, on procède à l'arrestation du groupe car tous les participants sont présumés être les organisateurs", a expliqué une source policière, ajoutant que "c'était la manière habituelle de procéder". Parmi les interpellés, se trouvait une minorité de "bonnets rouges", soutenant le mouvement breton contre l'écotaxe, selon la Préfecture de police de Paris.
"Les personnes interpellées ont tenté de perturber gravement la cérémonie en s'approchant au plus près du président de la République ou en cherchant à envahir la chaussée au moment du passage du cortège", a expliqué à l'AFP le directeur de cabinet du préfet de Paris, Laurent Nunez. "Les forces de l'ordre ont réussi à contenir l'ensemble de leurs initiatives et ont procédé à des interpellations lorsque cela était nécessaire", a-t-il ajouté. "C'est une atteinte grave aux valeurs de la République à la mémoire de ceux qui sont morts pour la France", a affirmé M. Nunez, rappelant que le "11 novembre est avant tout un moment de recueillement".
Les réactions politiques
En fin de matinée, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a promis "la plus grande sévérité" contre "quelques dizaines d'individus (...) liés à l'extrême droite, au Printemps français, au Renouveau français". Des opposants "qui voulaient s'en prendre à la France, à la Nation, à la République". "Ça suffit ! Le 11-Novembre est un moment unique de rassemblement", a-t-il ajouté.
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir, a pour sa part "condamné avec la plus grande fermeté les désordres provoqués par des extrémistes". "Ces troubles organisés à l’occasion d’une journée de commémoration et d’unité nationale sont totalement indécents et insupportables : en venant troubler un moment d'hommage à nos soldats, ces extrémistes ont insulté notre mémoire nationale", a-t-il ajouté, dénonçant des "actes anti-patriotiques et anti-républicains".
A droite, la secrétaire générale déléguée de l'UMP, Valérie Pécresse, a dénoncé des "huées franchement déplacées, car en ce jour de mémoire et d'hommage à nos morts, François Hollande représente la République". "La colère des Français est immense (...) mais le moment ne s'y prête pas", a lui aussi déploré l'ancien ministre Hervé Morin.
Les "Bonnets rouges" condamnent la manifestation des Champs-Elysées
Christian Troadec, un des porte-parole du collectif breton à l'origine des "Bonnets rouges" en Bretagne, a condamné lundi auprès de l'AFP la manifestation parisienne dans laquelle se trouvaient des bonnets rouges. "Ils n'ont rien à voir avec notre mouvement", a affirmé à l'AFP le maire DVG de
Carhaix (Finistère) et l'un des porte-parole du collectif "Vivre, travailler et décider en Bretagne".
"Le collectif condamne très fermement les actes entrepris à Paris lors des commémorations du 11 novembre", a-t-il dit. "C'est scandaleux, c'est inacceptable", a affirmé l'élu qui avait appelé durant le weekend à ne pas manifester le 11 novembre et qui sortait lui-même d'une cérémonie de commémoration dans sa commune lundi matin.