5 gardes à vue après des manifestations à Saint-Lazare et dans le IIe arrondissement

Cinq personnes se trouvaient en garde à vue mercredi matin après des manifestations survenues la veille à la gare Saint-Lazare et dans le IIe arrondissement de Paris contre la loi travail.

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Plus d'une centaine de personnes s'étaient rassemblées mardi après-midi à la gare Saint-Lazare à l'appel de la Coordination nationale étudiante (CNE, universités mobilisées), rejoints par des participants à la "Nuit Debout", pour demander le retrait du projet gouvernemental.

Derrière des banderoles "Faisons dérailler le gouvernement - Paris 6 avec les cheminots" et "Grève générale", environ 100 à 200 étudiants s'étaient retrouvés sur le parvis de la gare Saint-Lazare en milieu d'après-midi "en soutien aux cheminots", actuellement en négociation avec leur direction.

Les manifestants sont ensuite entrés dans la gare. Une dizaine d'entre eux ont tenté d'interdire l'accès aux quais. Les policiers ont alors fait usage de gaz lacrymogène, à une heure d'affluence dans la gare. Délogés de la gare, ils se sont dirigés ensuite vers la place de la République, lieu de convergence des participants de la "Nuit Debout", qui occupent le lieu chaque soir depuis le 31 mars.

Un jeune homme a été interpellé en fin d'après-midi devant l'Opéra Garnier pour des "violences volontaires" contre un représentant des forces, a informé la préfecture de police.

Dans un communiqué, un collectif d'étudiants de différentes universités d'Ile-de-France qui ont participé à ce rassemblement a fait état de "violences policières" et "exigé" la remise en liberté "sans poursuite" de l'étudiant interpellé, victime selon eux d'une "arrestation totalement arbitraire et particulièrement violente".

Vers minuit, un cortège de plus d'une centaine de manifestants s'est rendu devant un commissariat du IIe arrondissement, au cri notamment de "Paris debout, soulève toi" pour réclamer la libération de l'étudiant interpellé. Ils ont été maintenus à distance de l'hôtel de police par un cordon de policiers.

Quatre personnes ont été interpellées pour des "dégradations volontaires en réunion" sur un chantier à proximité, selon la préfecture de police.

Selon la même source, environ 400 personnes sont restées devant le commissariat jusqu'à 02H30. Les manifestants ont rejoint dans le calme la place de la République, où se tiennent depuis le 31 mars les rassemblements "Nuit debout".

Au lendemain d'une rencontre entre le Premier ministre et les organisations de jeunesse mobilisées, le gouvernement a annoncé la surtaxation des CDD, le prolongement des bourses après les études, l'augmentation du nombre de place en BTS/IUT et la hausse de la rémunération des plus jeunes apprentis.

Mercredi doit être présenté le projet de loi "égalité et citoyenneté", lancé dans le sillage des attentats de janvier 2015 pour lutter contre la ghettoïsation des quartiers. Le document a été enrichi face à la mobilisation des jeunes de mesures en faveur de l'insertion. "Ce n'est pas aux syndicats de faire des négociations. Aucune organisation ne peut parler au nom du mouvement", ont déclaré à l'AFP deux porte-parole de la CNE, Aïssatou et Lucie.

Concernant le principal syndicat étudiant Unef, elles ont estimé que celui-ci "soit satisfait" des propositions du gouvernement, "c'est (son) histoire, la nôtre c'est le retrait de la loi travail". La CNE a décidé la tenue d'une manifestation jeudi à 14H00 au départ de Stalingrad (est parisien), pour demander le retrait de la loi.

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