La présidente de la région Ile de France est soupçonnée d'avoir détenu des stocks options d'Alstom, multinationale spécialisée dans le secteur des transports ferroviaires, alors qu'elle dirigeait IDF Mobilité.
"Valérie Pécresse a scrupuleusement respecté les règles de prévention des conflits d'intérêt, en toute transparence avec la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP)", martèle-t-on dans son entourage. Le Parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête préliminaire pour prise illégale d'intérêts suite à un signalement d'élus écologistes. Ils soupçonnent la présidente de la région Ile-de-France d'avoir détenu des stock-options chez Alstom, tout en présidant l'autorité de transports Ile-de-France Mobilités (IDFM).
Le 21 février dernier, alors qu'elle était candidate à l'élection présidentielle, les représentants écologistes IDFM, dont David Belliard, adjoint (EELV) à la maire de Paris Anne Hidalgo (PS), avaient alors annoncé saisir la justice. Ils s'appuyaient notamment sur un article en janvier du média en ligne Blast, selon lequel la présidente de la région avait "invisibilisé" des actions d'Alstom qu'elle détenait avec son époux afin qu'elles n'apparaissent plus dans ses déclarations d'intérêts.
Un montage financier ?
Jérôme Pécresse travaillait chez Alstom jusqu'au rachat des activités énergie du groupe par General Electric en novembre 2015. Un mois après, Mme Pécresse était élue à la tête de la région et créait rapidement, selon Blast, une « fiducie », montage aussi connu sous le terme anglo-saxon de trust, pour qu'une banque gère ce portefeuille d'actions à leur place.
Depuis, IDFM a commandé près de 2,4 milliards d'euros de matériel roulant à Alstom, selon les élus écologistes. "Or, Mme Pécresse ne s'est pas abstenue de participer pendant cette période à l'examen des dossiers et au choix des entreprises soumises au vote du CA (...) qui ont abouti au choix de l'entreprise Alstom comme fournisseur, (...) alors qu'elle et son époux étaient détenteurs d'actifs financiers de cette entreprise", affirmaient les élus écologistes.
"Après le début de son mandat, ni elle, ni lui n'ont plus jamais été propriétaires d'actions Alstom, ni intéressés aux résultats de l'entreprise ou à l'évolution du cours de l'action", avait alors rappelé l'entourage de Mme Pécresse.
"M. Pécresse a immédiatement vendu toutes les actions Alstom" qu'il possédait après l'élection de son épouse. Une fiducie a été constituée auprès d'une banque pour réceptionner le solde des actions "incessibles" et les vendre une fois devenues cessibles à un prix inférieur au cours de l'action, avait précisé la même source.
"C'est une énième boule puante des Verts selon leur méthode habituelle de calomnies pour salir"
l'entourage de Valérie Pécresse
"Toutes les pièces justificatives sur cette dénonciation calomnieuse" avaient été transmises à la justice.
Avec l'AFP