L’homme de 32 ans qui a blessé plusieurs personnes samedi à la gare de Lyon à Paris voulait "s'en prendre à des Français", selon les premiers éléments de l'information judiciaire ouverte pour tentatives d'assassinat aggravées. Un crime passible de la perpétuité.
Suite à l’attaque au couteau survenue samedi gare de Lyon, le parquet indique ce mardi dans un communiqué que "les déclarations du mis en cause, comme l'exploitation de son téléphone, ont conduit à envisager qu'il avait commis son acte pour s'en prendre à des Français, en raison de leur appartenance à la nation". Le suspect a été mis en examen et placé en détention provisoire.
Les investigations, qui se poursuivent désormais sous la direction d'un juge d'instruction, portent sur des tentatives d'assassinat aggravées et des violences commises avec arme, elles aussi aggravées. Le choix de cibler des victimes en raison de "leur appartenance, vraie ou supposée" à la nation française constitue une circonstance aggravante, précise le ministère public.
Les enquêteurs ont notamment trouvé un compte TikTok, ouvert au nom de l'assaillant et sur lequel on voit un homme noir à lunettes, barbu, cheveux ras. Certaines vidéos y font part de son ressentiment à l'égard de la France à cause de l'intervention militaire au Mali.
De son côté, le parquet national antiterroriste (Pnat) ne s'est pas saisi, "à ce stade". Avisé des investigations dès leurs débuts, le Pnat a conclu que "les critères n'étaient pas réunis pour se saisir", explique le parquet de Paris.
Après sa garde à vue, le suspect a été présenté mardi à un juge d'instruction en vue de sa mise en examen. Au moment de sa garde à vue, la question de sa responsabilité pénale s'est posée : interpellé samedi, il a ensuite été transféré pendant 24 heures à l'infirmerie psychiatrique. Mais sa garde à vue a pu reprendre. "L'examen psychiatrique réalisé au cours de sa garde à vue n'a pas écarté sa responsabilité pénale", explique le parquet.
Des "réactions immédiates et courageuses"
Gare de Lyon, samedi à 7h35, l'homme a d'abord "mis le feu à son sac à dos" et "poursuivi une passante, armé d'un marteau et d'un couteau, sans parvenir à l'atteindre", selon les premiers éléments de l'enquête rapportés par le ministère public.
Plusieurs personnes se sont interposées. Une première a été blessée à l'abdomen par un coup de couteau et des coups de marteau à la tête. "Son pronostic vital est toujours engagé", indique le parquet ce mardi midi.
Un deuxième voyageur a plaqué le suspect au sol, tandis que trois autres l'y ont maintenu. Les agents de sécurité et policiers l'ont ensuite pris en charge, d'après le parquet, qui précise que "parmi ces intervenants, une victime subit encore des soins". "C'est grâce aux réactions immédiates et courageuses de chacune de ces personnes que le périple violent du mis en cause a été interrompu", estime le parquet.
Le ressortissant malien vivait en Italie avant d'arriver en France le 1er février. Il était "en situation régulière en Italie depuis 2016, avec un titre émis en 2019 tout à fait valable", selon les documents d'identité trouvés en sa possession, avait précisé samedi le préfet de police de Paris Laurent Nuñez. Ce titre lui permettait de voyager légalement en France.
Inconnu des services de police français comme italiens, "il était suivi pour des problèmes psychiatriques mais il n'a jamais manifesté de tendances violentes", ont précisé les carabiniers italiens à l'AFP.