Mineurs au moment des faits, quatre jeunes hommes ont été condamnés à de la prison ferme, ce jeudi, dans le cadre de la très violente agression du collégien Yuriy, survenue à Paris en janvier 2021. L'un d'eux a été reconnu coupable de tentative de meurtre.
La vidéo de son agression était devenue virale. Le 15 janvier 2021, Yuriy, un adolescent de 14 ans, a violemment été agressé par une dizaine de jeunes sur la dalle de Beaugrenelle, le toit aménagé d'un centre commercial situé dans le XVe arrondissement de Paris.
Lors du procès de ses agresseurs, qui se tenait cette semaine, quatre adolescents ont été condamnés jeudi à Paris à des peines allant pour l'un jusqu'à cinq ans d'emprisonnement, dont la moitié ferme, pour leur participation à l'agression de Yuriy. Âgés de 14 et 15 ans au moment des faits, ils étaient jugés depuis mardi matin à huis clos par le tribunal pour enfants statuant en matière criminelle.
"Au moment où vous donnez ce coup, vous ne pouviez ignorer qu'il y avait la possibilité de tuer"
Présidente du tribunal
Le plus lourdement condamné, à cinq ans de prison dont 30 mois avec sursis probatoire, a été reconnu coupable de tentative de meurtre, et s'est vu décerner un mandat de dépôt. Le tribunal a pris en compte sa reconnaissance des faits, mais souligné les "velléités de vengeance" qui l'avaient animé et la "détermination" avec laquelle il avait porté un coup de pied à Yuriy, alors que ce dernier était déjà "inconscient, au sol, couvert de sang". "Au moment où vous donnez ce coup, vous ne pouviez ignorer qu'il y avait la possibilité de tuer" Yuriy, a dit la présidente du tribunal.
Un deuxième jeune a écopé de trois ans d'emprisonnement dont un ferme pour complicité de tentative de meurtre, le tribunal estimant que par sa présence à proximité immédiate de l'agression, il avait participé au "renforcement de l'effet d'engrenage propre à la logique des rixes".
Deux autres adolescents ont été condamnés à respectivement deux ans de prison, dont un an ferme, et 18 mois, dont six ferme, pour participation à une association de malfaiteurs.
Encore beaucoup de "mensonges", selon la famille de Yuriy
"Les faits sont qualifiés pour ce qu'ils sont, c'est-à-dire un crime", s'est réjoui l'avocat de la partie civile, Me Francis Szpiner. "La famille de Yuriy a quelques regrets car il y a eu beaucoup de mensonges, cela montre qu'il y a encore un long chemin à faire vers la vérité, mais elle est satisfaite de ce premier pas", a-t-il ajouté.
Les images de son agression, d'une vingtaine de secondes, montrent une dizaine de jeunes s'acharner à coups de pied, de béquilles et de massettes sur Yuriy, alors au sol, avant de l'abandonner sur la dalle. L'agression, qui a duré plusieurs minutes, sera stoppée par les cris d'un homme à sa fenêtre. C'est dans un état grave que l'adolescent avait été transporté à l'hôpital, son pronostic vital était engagé.
Selon les investigations, le déchaînement de violences dont a été victime Yuriy serait "un acte de vengeance" en réponse à l'agression d'un autre jeune lors d'une précédente rixe cinq jours plus tôt.
Un deuxième procès se tiendra dans cette affaire qui avait braqué les projecteurs sur les rivalités entre bandes : neuf autres jeunes garçons, âgés de plus de 16 ans au moment des faits, ont été renvoyés devant la cour d'assises des mineurs de Paris. Leur procès se tiendra du 4 au 22 décembre 2023.
Source : AFP