Le maire adjoint de Paris, Ian Brossat (PCF) a récemment proposé l'interdiction de Airbnb de quatre arrondissements du centre de Paris. Le PDG de la plateforme américaine s'est vivement opposé à la proposition.
Exclure les annonces Airbnb des quatre premiers arrondissements de Paris, c'est ce que propose le maire adjoint de la municipalité, Ian Brossat. Il accuse la plateforme de contribuer à la crise du logement en incitant les propriétaires à louer à des touristes plutôt qu'à ses résidents.
"Je sais grâce à des sondages que nous sommes extrêmement populaires en France en général et à Paris en particulier", a réagi M. Lehane, patron de l'entreprise auprès de l'AFP, en marge d'une conférence sur le tourisme organisée par Airbnb au Cap (Afrique du Sud).
"Je comprends que certaines personnes souhaitent briguer des postes importants", a-t-il ajouté en référence à M. Brossat, chef de file du Parti communiste français (PCF) aux prochaines élections européennes de 2019. "Je ne suis pas son consultant politique mais je lui fais remarquer (...) qu'engager un combat où 20% de l'opinion vous est favorable mais 80% opposée n'est pas gagnant politiquement", a insisté M. Lehane.
"Musée à ciel ouvert"
"La seule chose que nous demandons à l'entreprise c'est de respecter la loi française", a répliqué Ian Brossat. "Pourquoi Airbnb refuse d'appliquer la loi qui contraint la plateforme à retirer les annonces illégales ? Pourquoi Airbnb paye autant d'impôts en France qu'une boulangerie de quartier", s'est-il interrogé auprès de l'AFP.Paris constitue le plus important marché d'Airbnb au monde, avec quelque 60.000 logements offerts sur sa plateforme. Ian Brossat a dénoncé les effets pervers de ce succès, redoutant que Paris ne devienne un "musée à ciel ouvert". "Un logement sur quatre ne sert plus à loger des Parisiens", s'est-il alarmé.
Accentuer la crise du logement
Comme Paris, des villes comme Berlin, Barcelone et Amsterdam accusent Airbnb d'accentuer la crise du logement. En août, la ville de New York a pris un arrêté obligeant la plateforme à communiquer à la mairie la liste des transactions effectuées pour des logements dans la ville."Sur les deux dernières années, nous avons signé plus de 500 partenariats avec les autorités dans le monde", a plaidé Chris Lehane. "Nous avons aussi un cadre juridique en place à Paris". "Je constate que dans certains endroits, des gens agissent en fonction d'intérêts politiques", a-t-il poursuivi, se prononçant pour une solution négociée qui "permette une redistribution plus équitable des bénéfices".En réponse, l'élu parisien Ian Brossat a lui proposé "que les responsables d'Airbnb à l'échelle de la France ou du monde acceptent un débat public".