Le premier adjoint à la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire, a annoncé jeudi que la maire Anne Hidalgo souhaite rendre public les déplacements des élus en lien avec leur mandat, après le vif débat sur son récent voyage dans le Pacifique. L'opposition de droite estime que la maire veut "noyer le sujet".
Evoquant "le débat sur le déplacement de la maire qui a été organisé à la fois en Nouvelle-Calédonie et à Tahiti", le premier adjoint à la mairie de Paris Emmanuel Grégoire a indiqué que "face aux nombreux commentaires qui ont été observés dans la presse, la maire a décidé d'engager en urgence la publication d'une délibération qui proposera au Conseil de Paris de modifier le code de déontologie concernant les voyages", lors du Conseil de Paris la semaine prochaine, a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse.
Le code de déontologie de la Mairie de Paris préconise la déclaration des voyages qui sont en lien avec le mandat, qui doivent faire l'objet d'une déclaration annuelle. "La maire remplit ces déclarations de voyage auprès de la commission de déontologie (...) et nous rajouterons la possibilité de les rendre publics. Évidemment la maire les rendra publics pour les voyages qui ont été organisés sur l'année 2023", a-t-il ajouté.
Ce que l'on sait du voyage
Le déplacement d'Anne Hidalgo, accompagnée de ses adjoints aux Sports Pierre Rabadan et aux Outre-mer Jacques Martial, a eu lieu du 16 au 22 octobre, selon l'agenda transmis lundi, a posteriori, par la Ville, qui n'avait jusque-là pas communiqué officiellement à ce sujet.
Ce voyage avait notamment pour but, selon la mairie, d'évoquer les Jeux olympiques, dont l'épreuve de surf doit se tenir sur le site de Teahupoo à Tahiti. Mais la maire ne s'est pas rendue en personne sur ce site, se faisant représenter par Pierre Rabadan, a reconnu lundi la mairie dans le communiqué en expliquant que cette décision avait été prise "à la demande du président polynésien" Moetai Brotherson, du fait de "tensions locales".
"La maire de Paris a prolongé son déplacement officiel par un temps privé intégralement pris à sa charge", et elle est rentrée le dimanche 5 novembre en payant de sa poche son billet retour, ajoute la mairie.
Les frais de transport de la délégation parisienne, composée de six personnes (trois élus et trois collaborateurs) se sont élevés à 40.955 euros, et les frais d'hébergement et de restauration à 18.545 euros, "conformément aux pratiques en vigueur dans les trois fonctions publiques territoriales", selon la Ville.
"L'affaire Tahiti"
Ce long déplacement - d'abord officiel puis privé - de la maire de Paris avait été très critiqué par l'opposition de droite, raillant le bilan carbone et le coût de ce voyage. Le groupe Changer Paris des élus Républicains, centristes et indépendants à la mairie de Paris a ironisé jeudi dans un communiqué sur les tentatives de la maire pour "s'extraire du marasme de 'l'affaire Tahiti', en assurant qu'elle "essaie de noyer le sujet en produisant ou en demandant des pièces que personne ne réclame".
"Ce voyage alibi qu'Anne Hidalgo a voulu cacher, a-t-il été payé sur les fonds publics des Parisiens ? C'est la seule question à laquelle doit répondre Anne Hidalgo", poursuit le groupe.