L'application a été lancée par l'association FLAG! qui regroupe des policiers, gendarmes ou des agents du ministère de la Justice. Elle ne remplace par le 17 mais permet aux victimes d'être accompagnées dans leurs démarches.
Victime ou témoin de violences LGBTphobes, une application est désormais disponible pour signaler ces faits. Créée par l'association FLAG! et disponible depuis quelques jours, elle a trois objectifs : "libérer la parole, orienter la victime et établir des statistiques", explique ainsi Johan Cavirot, président de l'organisation.
L'application se veut exhaustive. Il est possible de géolocaliser l'agression, la dater, la décrire, caractériser l'auteur de l'acte mais aussi la victime. Le tout est fait pour protéger l'anonymat du requérant à qui l'on ne demande jamais de s'identifier.
Mais pas question de remplacer les numéros d'urgences, le 17 ou le 112. "Les données vont sur la plateforme de FLAG! mais ne sont pas faites pour être traitées en temps réel. On n'envoie pas une équipe de police. Nos partenaires auront accès aux données pour se concentrer en préventif, pour cibler des zones", poursuit-il. Car un partenariat a été fondé avec la Fondation Jean Jaurès qui publiera chaque année une cartographie des signalements.
Victime ou Témoin de LGBTphobies, sérophobies ou violences conjugales au sein d'un couple LGBT, FLAG! lance son application mobile de signalement anonyme soutenue par la @DILCRAH & marrainée par @MarleneSchiappa
— FLAG! (@flagasso) April 24, 2020
?Ensemble rendons visibles ces violences
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Peur de porter plainte
A l'issue du signalement, la personne reçoit des conseils pour s'orienter vers le bon service ou la bonne association. "Cela permet de dire aux victimes qu'elles ne sont pas seules, qu'elles ont des interlocuteurs. C'est ensuite à la victime de choisir de les contacter ou non."L'association est notamment partie du constat que beaucoup de victimes avaient peur de franchir la porte d'un commissariat ou d'une gendarmerie en raison d'une mauvaise image des forces de l'ordre à leur égard.
"99% des collègues font bien leur travail. Mais à l'image de la population, certains sont homophobes. La plupart du temps, c'est plus de la méconnaissance ou de la maladresse qu'une réelle homophobie", pense le président de FLAG!.
Dispositif d'urgence
Cette application, financée à hauteur de 50 000 euros par le gouvernement, fait partie d'un dispositif plus large annoncé vendredi 24 mai pour "les jeunes LGBT qui vivent actuellement un enfer", selon les mots de Marlène Schiappa, secrétaire d’État en charge de l’égalité et de la lutte contre les discriminations dans une interview à Libération (abonnés).Autres dispositifs annoncés : la possibilité de se signaler dans les pharmacies ou d'alerte par SMS via le 114. Des mesures créées à l'origine pour les femmes victimes de violences conjugales. La plateforme arretonslesviolences.gouv.fr leur est désormais aussi accessible.
La secrétaire d’État a enfin affirmé que 300 000 euros avaient été débloqués "afin de financer 6 000 nuitées d’hôtel pendant le confinement".
Par ailleurs, elle indique être intervenue en faveur de la permanence téléphonique de SOS Homophobie "pour accélérer sa réouverture" et soutenir "l’association Contact, qui propose une ligne d’écoute à destination de l’entourage et des familles, pour favoriser un dialogue positif et bienveillant".