Deux associations de défense du patrimoine demandent à la mairie de Paris d'abandonner le projet de travaux sur la tour Montparnasse, en revenant sur son permis de construire. Le bâtiment est censé bientôt gagner 22 mètres de haut, sous la forme d'une serre.
La « métamorphose » de la tour Montparnasse, haute de 210 mètres, va-t-elle bien avoir lieu comme prévu ? Deux associations de défense du patrimoine demandent en tout cas à la maire de Paris, Anne Hidalgo (PS), d'abandonner le projet de surélévation. Vice-président de Sites et Monuments, Julien Lacaze explique en effet qu'un recours gracieux a été présenté pour que l’édile revienne sur son permis de construire.Le projet tel qu’il est prévu aujourd’hui comprend la création d'un espace vitré de 22 mètres de haut, avec l'installation d'une serre. La future construction a reçu en juillet un feu vert de la part de la mairie, alors que sont engagés de coûteux travaux de désamiantage.#Surélévation de la #TourMontparnasse Quoi de mieux, pour annoncer notre recours gracieux auprès d’@Anne_Hidalgo, que de laisser la parole à nos adversaires ! https://t.co/AmkwYFKHzg
— Sites & Monuments (@SPPEF) September 15, 2019
Un espace vitré de 22 mètres de haut, avec une serre
La première opposition est venue de Monts14 : une association du 14e arrondissement, à l’origine d’une pétition en ligne sur change.org, intitulée « Il faut empêcher la surélévation de la Tour Montparnasse ». L’appel réunissait 156 signatures ce lundi en fin d’après-midiDe son côté, Sites et Monuments – association reconnue d'utilité publique – a toujours critiqué la tour Montparnasse, qui se dresse seule avec ses 59 étages au cœur du 15e arrondissement ; contrairement par exemple aux buildings de la Défense, qui forment un ensemble. Le gratte-ciel avait déjà suscité la polémique dès sa naissance, et lors de son inauguration, en 1973.« Le gadget écologiste le plus total »
D’après Julien Lacaze, le projet de surélévation « n'est pas dans la continuité de la tour et est fait pour être encore plus voyant » : « Ce sera dans la nuit une sorte de bouffon éclairé ». Selon les deux associations, le dossier d'urbanisme comporte une présentation trompeuse et doit donc être revu.« On est dans le gadget écologiste le plus total, on verdit la tour pour qu'elle apparaisse plus sympathique, alors qu'elle a très mauvaise image, juge le vice-président de Sites et Monuments. Non seulement on ne profite pas du désamiantage mais on a pire. Il est temps pour la maire de repenser l'ensemble. » Vouloir mettre une serre végétalisée sur le toit répondrait à « un effet de mode » d’après Patrice Maire, de Monts14.Les deux associations demandent à ce que la mairie, après avoir annulé le permis en cours, délivre d'autres permis qui dénatureraient moins l'espace urbain.