La sécurité a été renforcée autour des lieux de culte et d'établissements scolaires juifs à Paris et dans plusieurs villes de France.
"Alors que des attaques terroristes menées depuis Gaza frappent Israël, je vous demande de renforcer immédiatement la vigilance, la sécurité et la protection des sites de la communauté juive en France", a écrit le ministre, appelant notamment à une "présence statique visible et systématique", "la mobilisation des services de police municipale" et "l'engagement des militaires de l'opération 'Sentinelle'".
À Paris, Marseille, Lyon ou encore Strasbourg, la sécurisation des lieux de cultes israélites, déjà renforcée en raison des fêtes célébrées depuis mi-septembre et le début de la nouvelle année juive, est passé à un niveau supérieur, selon les directives envoyées par Gérald Darmanin dans un télégramme adressé à tous les préfets.
"Nous avons l'expérience du passé"
Interrogé par France 3 Île-de-France, le vice-président du Crif, Gil Taïeb, souligne les inquiétudes de la communauté juive française : "Nous avons l'expérience du passé. A chaque fois qu'il y a eu des tensions dans la région, il y a toujours des phrases qui disent de ne pas importer le conflit, mais il est importé. On voit qu'il y a des actes antisémites, des agressions, des risques d'attentats, chaque fois que là-bas, il se passe quelque chose. Automatiquement, la communauté se sent menacée".
En banlieue parisienne, dans le département de l'Essonne, une patrouille de trois policiers en statique est positionnée devant chaque synagogue du début à la fin des offices, confirme une source policière.
À Paris, le préfet de police Laurent Nuñez a demandé "une vigilance accrue à ses effectifs sur toute l'agglomération parisienne" et un dispositif "encore renforcé dans le contexte international", a précisé une source policière.
Dans l'est de la France, une présence continue autour des synagogues, dont la grande synagogue de Strasbourg, et des écoles, s'organise, selon Pierre Haas, délégué régional du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) Est : "On a été très choqués et très inquiets de ce déchaînement de violence. On est très inquiets parce qu'on sait que Tsahal (l'armée israélienne, ndlr) va réagir et que sa réponse va être violente. On n'est pas rassurés par l'importation du conflit qui pourrait survenir en France".
Le Hamas a déclenché samedi une offensive militaire surprise contre Israël en tirant des milliers de roquettes et infiltré des combattants en territoire israélien, suivie par des frappes aériennes israéliennes sur le micro-territoire contrôlé par ce mouvement islamiste palestinien.
Cette guerre a déjà fait des centaines de morts et des milliers de blessés de part et d'autre en deux jours.