Le procès s'ouvre ce lundi. L'accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Il est le dernier témoin vivant de la préparation de l'attentat qui avait fait 12 morts le 7 janvier 2015.
Le vétéran du jihad français Peter Cherif comparaît à partir de lundi devant la cour d'assises de Paris, qui cherchera à éclaircir ses sept ans passés au Yémen et son rôle auprès de Chérif Kouachi, un des assaillants de Charlie Hebdo en 2015.
Aujourd'hui âgé de 42 ans, il sera jugé par la cour d'assises spécialement composée pour association de malfaiteurs terroriste criminelle entre 2011 et 2018, période de sa présence au Yémen au sein d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), organisation qui a revendiqué la tuerie de Charlie Hebdo. Il devra aussi répondre de l'enlèvement et la séquestration en bande organisée en 2011, pendant plus de cinq mois et toujours au Yémen, de trois ressortissants français, membres de l'ONG Triangle génération humanitaire. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. En tout 197 parties civiles seront présentes au procès. Il s'agit des victimes des attentats de janvier 2015 et de membres d'associations de victimes.
Témoin de la préparation de l'attentat du 7 janvier 2015
Au cours de l'instruction, Peter Cherif a contesté avoir su en quoi consistait cette mission. Entendu comme témoin lors du procès des attentats de janvier 2015, il s'est muré dans le silence après avoir assuré n'avoir "rien à voir" avec ces attaques qui ont fait 17 morts dont 12 assassinés par les frères Kouachi, abattus par les forces de l'ordre deux jours après la tuerie de Charlie Hebdo. "Peter Cherif aura l'occasion, à travers ce procès, de dire sa vérité", a déclaré à l'AFP un de ses avocats, Me Sefen Guez Guez.
"Il sait que le procès Charlie Hebdo pèse lourd dans la balance mais il viendra porter une parole sincère". Les magistrats instructeurs soulignent dans leur ordonnance que si lors de sa garde à vue, Peter Cherif avait indiqué "être dans une volonté de collaborer avec les enquêteurs", il n'a en réalité "donné aucune information sur l'organisation terroriste qu'il a intégrée".
Le procès doit se tenir jusqu'au 4 octobre prochain.