Attentat de la rue Copernic : la perpétuité requise contre l'unique accusé Hassan Diab

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a requis ce jeudi la réclusion criminelle à perpétuité à l'encontre du Libano-Canadien Hassan Diab, l'unique accusé jugé en son absence à Paris pour l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic, il y a plus de 42 ans.

Après trois semaines de débat, les représentants du Pnat ont démarré ce jeudi leur réquisitoire à deux voix en disant leur "intime conviction" de la culpabilité de Hassan Diab. Selon eux, l'universitaire de 69 ans est "sans aucun doute possible" l'auteur de cet "odieux attentat" commis le 3 octobre 1980 rue Copernic. Une attaque qui avait fait quatre morts et 46 blessés. "Nous requérons la réclusion criminelle à perpétuité, un mandat d’arrêt afin d’assurer l’effectivité de cette peine."

Hassan Diab, qui a toujours clamé son innocence, avait bénéficié dans un premier temps d'un non-lieu dans ce dossier et était reparti libre en 2018 au Canada. Ce non-lieu avait été infirmé trois ans plus tard, renvoyant l'ancien professeur de sociologie devant la cour d'assises spéciale de Paris. Mais depuis le début du procès, l'homme refuse de comparaître. Il est donc jugé en son absence. "Je voudrais m'arrêter un instant sur ce box vide. Si l'attentat aveugle devant une synagogue remplie d'enfants était réalisé sous le sceau de la lâcheté, l'absence d'Hassan Diab à cette audience est une infamie, " a commenté ce matin l'avocat général Benjamin Chambre. "L'absence d'Hassan Diab à cette barre n'est que le dernier épisode d'une stratégie cynique et calculée" (...) Jusqu'ici son silence était son droit, aujourd'hui sa présence était son devoir."

Incriminé par son passeport

Ce sont des renseignements qui avaient désigné Hassan Diab en 1999, soit dix-huit ans après les faits, comme celui ayant confectionné l'engin explosif et chargé sur la moto les dix kilos de pentrite qui ont explosé devant la synagogue de la rue Copernic. L'existence d'un élément central de l'accusation venait d'être révélée: le passeport libanais de Hassan Diab avait été saisi en 1981 à Rome sur un membre présumé du Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS), avec des tampons d'entrée et de sortie d'Espagne, pays d'où serait parti le commando, à des dates entourant l'attentat. Hassan Diab a toujours affirmé avoir perdu ce passeport authentique et qu'il ne pouvait être à Paris ou en Espagne au moment des faits puisqu'il passait ses examens à l'université de Beyrouth. "D'une année sur l'autre, la période d'examen n'est jamais la même. Il n'est pas possible de savoir si les épreuves ont eu lieu en juin, en juillet ou en septembre, a indiqué ce matin l'un des avocats généraux. Les examens ne constituent en aucun cas un alibi. En aucun cas, les examens universitaires ne rendent incompatibles sa présence en Espagne et rue Copernic le 3 octobre 1980."

La défense devrait plaider l'acquittement dans l'après-midi. Le verdict est attendu vendredi en fin de journée. 

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