C'est la toute première fois qu'elle s'exprimait publiquement. Sept ans après l'attentat de Magnanville et à la veille des réquisitions à l'encontre du complice présumé du tueur, la mère de Jessica Schneider a pris la parole hier après-midi.
Par amour, par devoir, mais surtout pour rendre homme à sa fille Jessica, Josiane Schneider n'a manqué aucune journée d'audience depuis deux semaines, quitte à raviver la douleur et se plonger dans l'indicible.
"Ce procès a mis à plat certaines choses, a rappelé beaucoup de choses mais ma peine reste et je suis toute seule à la gérer. Je suis un peu en mission" confie-t-elle. Sa mission de mère, essayer de comprendre pourquoi Jessica et son compagnon, le commissaire Jean-Baptiste Salvaing, ont été assassinés à Magnanville, le 13 juin 2016.
Sa mission c'est aussi de faire face à l'unique accusé, Mohamed Lamine Aberouz, soupçonné d'avoir été le complice du tueur et d'avoir été à ses côtés ce soir-là. Un crime dont il se défend.
"Ma conviction, c'est qu'il a été complice. Ma fille, je la connais, elle ne se serait pas laissée faire. Quand elle a crié, ils l'ont empêchée de crier et je ne peux pas expliquer à quel moment elle a été égorgée [...] ma conviction c'est qu'il y a obligatoirement une deuxième personne et, pour moi, c'est lui."
Josiane Schneider, mère de la victime
Une conviction qui balaye tout malgré les failles d'un dossier de moins en moins solide au fil du procès avec notamment la remise en cause d'une expertise ADN pourtant au centre de l'accusation. "Il y a des doutes, on le sait, je ne suis pas experte et je fais confiance à la justice. Le combat continuera quoiqu’il arrive" conclue la mère de Jessica.
Josiane Schneider espère obtenir justice pour sa fille et son petit-fils âgé aujourd'hui de 11 ans, unique survivant de la tuerie.