Le 7 janvier 2015, le journal satirique Charlie Hebdo était la cible de deux terroristes. Ce jour-là 12 personnes sont tuées parmi lesquelles des dessinateurs et journalistes, d'autres membres de la rédaction s'en sortent gravement blessés. Quatre ans après où en est l'hebdomadaire ?
# 4 ans après, la ligne éditoriale du journal n'a pas changé
Le journal n'a jamais cessé sa parution pourtant tous les membres de la rédaction le répètent, pour eux, rien ne sera jamais plus comme avant mais. Le rédacteur en chef l'assure Gérard Biard Charlie reste un journal politique, satirique et engagé. Laïc et anticlérical. Un numéro commémoratif a été publié le samedi 5 janvier 2019, il dénonce le retour de l'obscurantisme. Dans son édito, le dessinateur Riss, survivant de l'attentat qui a pris la suite en tant que directeur de la rédaction de Charlie Hebdo se demande "Vous êtes encore là ?"En #kiosque :
— Charlie Hebdo (@Charlie_Hebdo_) 5 janvier 2019
?️Numéro spécial : Le retour des #obscurantistes.
✍️"Vous êtes encore là ?" la question de #RISS 4 ans après les attentats.
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# 1 million d'euros consacré à la sécurité
Les lecteurs sont au rendez-vous mais la liberté se paie au prix fort. Un abonnement sur deux permet de financer le service de sécurité de la rédaction.
Dans une interview donnée sur le site 7x7, Gérard Biard, rédacteur en chef de la rédaction déclare "Ce qu’on peut nous souhaiter, c’est de doubler nos abonnements ! Il faut quand même rappeler ceci. Avec le Canard Enchaîné, nous sommes le seul hebdo en France qui n’encaisse AUCUNE ressource publicitaire. Mais chez nous, le premier poste au budget n’est pas la masse salariale. C’est la sécurité : ça nous coûte un million d’euros chaque année. Parfois, quand on me demande « ce qui a changé » à Charlie, je dis « on a des locaux blindés ». "
L'année dernière Riss parlait d'une "boîte de conserve" pour qualifier la situation de la rédaction. Au-delà des chiffres c'est aussi le quotidien des membres de la rédaction qui a été bouleversé et demeure perturbé. Certains, toujours menacés de mort, sont encore sous protection policière. Trois après les attentats, ils s'étaient à leur confrère Fabrice Nicolino qui avait relaté leurs peurs et leurs angoisses quotidiennes.
#Des commémorations sobres
Des commémorations ont eu lieu ce lundi 7 janvier en présence de la maire de Paris, du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, de Nicole Belloubet ministre de la Justice et de Franck Riester, ministre de la Culture et de la communication. Les officiels sont venus entourer les familles et les proches des victimes qui ont souhaité un hommage sobre. Elle s'est tenu devant les anciens locaux de la rédaction situés au rue Nicolas Appert. Depuis la rédaction a déménagé dans un lieu tenu secret et étroitement surveillé. Les noms des victimes ont été lus et des fleurs ont été déposées. La Marseillaise a ensuite résonné.À la mémoire des victimes de l’attentat terroriste contre la liberté d’expression perpétré dans les locaux de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015.
— Christophe Castaner (@CCastaner) 7 janvier 2019
Frédéric Boisseau
Franck Brinsolaro
Cabu
Elsa Cayat
Charb
Honoré
Bernard Maris
Mustapha Ourrad
Michel Renaud
Tignous
Georges Wolinski pic.twitter.com/npH2YU2iWr
Un hommage au policier Ahmed Merabet a eu lieu quelques minutes plus tard sur le boulevard Richard Lenoir.
Désormais comme chaque 7 janvier, nous sommes rassemblés pour honorer la mémoire des personnes lâchement assassinées par des terroristes. @Charlie_Hebdo_ #AhmedMerabet #hyperCasher #Paris11 #Paris pic.twitter.com/lNCO9WRYpb
— François Vauglin (@FVauglin) 7 janvier 2019
Boulevard Richard Lenoir, #Paris se souvient. #7janvier #7janvier2015 pic.twitter.com/eUxZJwDtSX
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 7 janvier 2019
Du côté judiciaire, l'enquête sur cette attaque terroriste est à présent close. Un procès pourrait se tenir en 2020.