Au lendemain de la signature des accords du "Ségur de la santé, le personnel hospitalier manifeste son opposition

Ils ont reçu l’hommage de la Nation ce 14 juillet mais cela n’a pas apaisé leur mécontentement. Les soignants ont défilé ce dimanche à Paris pour dénoncer les accords du "Ségur de la santé" signés hier avec le gouvernement.

 

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Plusieurs milliers de personnels hospitaliers ont manifesté ce dimanche de la place de la République à la Bastille à l’appel de six syndicats dont la CGT-Santé, Sud-Santé, l’AMUF, l’Association des médecins urgentistes de France ou encore le SNPI, le Syndicat national des professionnels infirmiers.
 


"Des effectifs, des lits, une augmentation salariale décente", voici comment Olivier Youinou, le secrétaire général de Sud-Santé à l’AP-HP résume la colère des manifestants. Il faisait partie des négociateurs du "Ségur de la santé avant de claquer la porte. Après 7 semaines de discussions parfois houleuses, les "accords de Ségur" ont été conclus hier lundi 13 juillet entre 3 syndicats, FO, la CFDT et l'Unsa et le gouvernement et qualifiés d'"historiques" par Matignon. Le gouvernement promet de débloquer 8 milliards d'euros au total pour l’hôpital public.
 

Cet accord est dangeureux pour l'avenir du service public de la Santé

Olivier Youinou, Secrétaire général Sud-Santé AP-HP

"C’est un échec, les propositions ne sont pas acceptables", dénonce Olivier Youinou joint par téléphone cet après-midi. "Nous demandions une augmentation de 300 euros par mois. 183 euros, cela ne rattrape même pas le gel du point d’indice. Par ailleurs cet accord, signé par une majorité très relative au vue de la faible représentativité des syndicats signataires est dangereux pour l’avenir du service public de la Santé. Ce qui est à craindre, c’est que la colère monte dans les établissements et plus grave encore, la fuite du personnel des hôpitaux publics vers le secteur privé ou d’autres filières. Là où ils sont mieux payés", s'insurge t-il.

Il ne décolère pas malgré l'hommage de la Nation rendu aux soignants en ce 14 juillet : "Ce qui est insupportable, c’est de nous avoir présentés comme des héros, des soldats, des guerriers pendant la crise épidémique. On est des professionnels. On ne veut pas de remerciements ou de médailles. On veut parler de conditions de travail, de salaires décents à la hauteur de nos missions".
 
 

Des moyens financiers, du matériel et du personnel

Même son de cloche pour cette professionnelle de santé rencontrée dans le cortège parisien : "Revalorisation et reconnaissance, voilà ce que l'on veut. La médaille aujourdhui, non !" "Les mesures du gouvernement, ce sont des miettes balancées aux soignants. On veut plus de moyens pour les hôpitaux, plus de moyens pour le personnel sans oublier le personnel administratif. De quoi s'occuper des malades dignement et on a rien de tout cela",  explique une autre manifestante qui affirme qu'elle continuera à se mobiliser tant que le gouvernement n'aura pas répondu à leurs demandes.

Des Gilets jaunes ont rejoint le cortège des hospitaliers. Ils avaient appelé à se rassembler devant l'IGPN, l'Inspection générale de la police afin de dénoncer les violences policières, en présence de certaines figures du mouvements blessées lors de manifestations. Présents également le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, le chanteur Francis Lalanne et les députés LFI de Seine-Saint-Denis Eric Coquerel et Clémentine Autain.
 
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