Plusieurs dizaines d'avocats bloquent les entrées du tribunal de Paris situé aux Batignolles. Ils protestent contre la remise en cause de leur caisse de retraite et leur intégration au système universel.
"On est arrivé à 8h et on entend rester là jusqu'à ce qu'on nous dégage", déclare Julia Courvoisier, une avocate gréviste, mégaphone en main. "On a repris nos droits au tribunal judiciaire de Paris, on bloque l'entrée", poursuit-elle.Comme elle, plusieurs dizaines de robes noires ont bloqué les entrées du tribunal de Paris ce lundi 24 février au matin créant une longue file d'attente alors que doit démarrer le procès de François Fillon où 200 journalistes sont attendus.
Intervention des CRS pour déloger les avocats en grève qui bloquent le tribunal de Paris depuis 8H ce matin. pic.twitter.com/XA7XDz1CWB
— Clément Lanot (@ClementLanot) February 24, 2020
Six semaines de "défense massive"
Munis de banderoles "Avocats en colère" et de drapeaux du Syndicats des avocats de France (SAF), les dizaines d'avocats en robe chantaient et criaient leur mécontentement au micro, dans une ambiance globalement calme sans la présence de forces de l'ordre.Ils protestent contre leur intégration dans le système universel de retraite voulu par le gouvernement. Dans une tribune au Journal Du Dimanche de la Conférence des avocats du barreau de Paris, ils détaillent ce mode d'action : "venir en nombre, pour imposer le temps que l'on ne veut plus donner à ceux qui sont souvent jugés en vingt minutes".
Conséquence : dans un système déjà à flux tendu, les conséquences ne sont pas fait attendre et les juridictions sont asphyxiées.
#reformesdesretraites : « Moi, je suis avocate. Je trouve que tant qu'on ne m'a pas dit définitivement 'non', c'est le signe que le combat et les arguments que l'on peut développer doivent continuer d'être mis en avant », @NRoret #AvocatsEnGrève https://t.co/ytLMnec4m3
— Avocats de Paris (@Avocats_Paris) February 22, 2020
Amendement
Dans l'espoir de calmer la mobilisation, le gouvernement a proposé un nouvel amendement qui "pourra prendre en charge toute la hausse de cotisations pour les avocats dont le revenu est inférieur à 80.000€", rapporte le JDD."L’amendement est une nationalisation de nos réserves", critique l’avocat Xavier Autain cité par la revue juridique Dalloz.
Lundi matin, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet regrettait sur RTL le manque de dialogue avec les avocats: "Lorsque nous avons fait venir les avocats à la table des discussions, cela a toujours été très difficile d'obtenir un positionnement car ils refusent d'entrer dans le système universel".
"Il ne peut pas y avoir un système universel pour 70 millions de Français sauf pour 70.000 avocats", a-t-elle ajouté.