CARTE. Les stations du métro renommées pour créer un plan culturel et artistique de Paris

Musées, bibliothèques, théâtres, salles de concert, cinémas, galeries d'art... Pour mettre en valeur les lieux culturels de Paris et de sa banlieue, Lucas Destrem, un passionné de géographie, a détourné le plan de la RATP. L’occasion d’en tirer quelques observations.

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Sa carte a déjà été partagée des milliers de fois sur Twitter. Lucas Destrem, un passionné de géographie qui habite à Mirepoix en Ariège, a repensé le réseau de la RATP pour concevoir un plan culturel et artistique.

"Musées, monuments, bibliothèques, théâtres, cafés musicaux, salles de concert, ateliers d'art, centres socio-culturels, parcs de loisirs, institutions médiatiques, archives, cinémas, écoles d'art, pôles de recherche"... Au total, plus de 500 stations de métro, de RER et de tram ont été rebaptisées.

Âgé de 29 ans, Lucas Destrem travaille dans le secteur culturel, dans la valorisation du patrimoine industriel. "Je ne suis pas du tout parisien, je vis loin de Paris, explique-t-il à France 3 Paris IDF. Mais j’ai toujours été passionné par les cartes, la géographie… Et gamin, je venais souvent à Paris, le métro me fascinait. Au départ, j’ai lancé ce projet de plan dans un cadre privé : je voulais faire un cadeau de Noël à mon frère, qui venait tout juste d’arriver dans une école de théâtre à Paris. Comme un clin d’œil. Puis avec le contexte de crise sanitaire, et toutes les difficultés qui touchent le monde de la culture, je me suis dit que le plan pouvait avoir une résonnance collective."

Avec le contexte de crise sanitaire, et toutes les difficultés qui touchent le monde de la culture, je me suis dit que le plan pouvait avoir une résonnance collective

Lucas Destrem

Lucas Destrem se rapproche de la RATP pour obtenir une autorisation : "J’aurais pu recréer une carte complètement différente, mais l’idée était vraiment de reprendre le plan original du métro, qui parle à tout le monde. Vu que je voulais rendre le projet public, j’ai contacté la RATP. Et j’ai bien fait : il y a des droits de propriété intellectuelle. J’ai dû signer une autorisation qui précisait les circonstances de la publication et des détails juridiques. C’est d’ailleurs pour ça que je ne peux pas en faire commerce – on m’a posé plusieurs fois la question sur Twitter. Ce n’était de toute façon pas l’objectif."

"Il a fallu faire des choix"

Au cours de la conception, le concepteur du plan raconte s’être lancé dans un travail long et complexe d'identification et de sélection des lieux. "Le principe était de faire référence à des lieux d'art, de culture et de loisirs situés à proximité des stations, précise Lucas Destrem. Pour certains quartiers, c’était compliqué parce qu’il y a énormément de sites en "concurrence", donc il a fallu faire des choix. Aussi, je voulais qu’il y ait une variété pour valoriser la diversité du tissu culturel et de ses acteurs, et ne pas me retrouver uniquement avec des musées et des bibliothèques. Je cherchais par ailleurs des noms suffisamment compréhensibles, courts et agréables à dire."

Et de poursuivre : "Dans d’autres cas, c’était le contraire : certaines stations ne sont pas entourées de beaucoup de lieux connus, ça m’a poussé à chercher des centres socio-culturels, des lieux privés, des galeries d’art par exemple… Mais également à tricher en m’éloignant un peu plus." Il rappelle d’ailleurs que la carte "n’a jamais eu vocation à être exhaustive", soulignant "une part d’arbitraire forcément dans certains choix".

"Aujourd’hui, très peu de lieux culturels sont valorisés"

Au fil de son travail, Lucas Destrem a tiré plusieurs observations : "La toponymie, c’est-à-dire les noms de lieux et les choix symboliques que cela implique, provoque parfois des débats houleux. J’avais pu déjà m’en rendre compte au cours de mes études en géographie. Aujourd’hui, très peu de lieux culturels sont valorisés." A noter ainsi que sur le plan, rares sont les noms inchangés, comme les stations Musée d'Orsay ou Arts et métiers.

Le concepteur du plan détourné souligne par ailleurs qu’il a cherché à mettre en valeur "les très nombreuses alternatives qui existent en petite couronne" : "Certes il y a une richesse culturelle et artistique considérable à Paris, mais c’est aussi le cas dans les territoires périphériques". Lucas Destrem explique en tout cas que le projet lui a donné envie de poursuivre avec d’autres thématiques : "C’est encore flou, mais l’idée serait de changer d’échelle, en France ou avec d’autres régions".

Pour accéder à une version plus lisible de la carte, le fichier PDF du plan est disponible sur le site de Lucas Destrem

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