Ce sera la douzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Ce jeudi, un rassemblement est prévu à 14h place de l'Opéra, direction place de la Bastille.
Trois mois après la présentation de la réforme des retraites et le début d'une mobilisation "historique" marquée par douze journées de mobilisation, l'heure de vérité approche pour les syndicats, désormais suspendus à la décision du Conseil constitutionnel.
Les Sages doivent annoncer vendredi en fin de journée s'ils valident le projet décrié du gouvernement, ou s'ils le censurent en partie ou dans sa totalité. Ils jugeront aussi si la demande de référendum d'initiative partagée (RIP) de la gauche est recevable ou non.
Les syndicats ont prévu d'ici là une douzième journée de grève et de manifestations, jeudi, avec à Paris un parcours allant de la place de l'Opéra à celle de la Bastille.
Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, n'a pas exclu qu'il s'agisse de la dernière manifestation de l'intersyndicale au complet. "Vous attendrez le début de la semaine prochaine pour avoir une réponse à cette question", a-t-il répondu sur LCI mardi.
Un rassemblement est prévu vendredi
Un rassemblement est également prévu vendredi en fin d'après-midi, peut-être sur le parvis de l'Hôtel de Ville, la préfecture de police ayant refusé qu'il se tienne place de la Concorde.
En attendant la décision du Conseil constitutionnel, les responsables syndicaux retiennent leur souffle. Même si M. Berger avait espéré la semaine dernière une censure de "l'ensemble de la loi", ce scénario n'est pas celui que privilégient les leaders syndicaux.
En cas de censure partielle, M. Berger a suggéré que le président de la République se saisisse de l'article 10 de la Constitution, "pour aller vers une nouvelle lecture à l'Assemblée nationale". Cet article permet au président de la République, avant la promulgation de la loi, de proposer au Parlement une nouvelle délibération.
"La réforme sera toujours injuste, on continuera à la combattre"
Une censure partielle offrirait aux syndicats l'occasion d'interpeller à nouveau l'exécutif, au motif que "l'équilibre du texte que prétendait avoir le gouvernement n'est plus respecté", a expliqué la semaine dernière la numéro 2 de la CFDT, Marylise Léon.
Les syndicats espèrent que le Conseil constitutionnel valide le Référendum d'initiative partagé, ce qui permettrait de "créer des perspectives", selon Benoît Teste, de la FSU.
"Les 4,8 millions de signatures (nécessaires pour le RIP, ndlr), on ira les chercher. La réforme sera toujours injuste, on continuera à la combattre", assure Dominique Corona (Unsa).
Le troisième scénario, où la loi serait validée mais pas le RIP, est celui qui inquiète le plus les syndicats, qui craignent dans cette hypothèse d'être débordés par leur base.
Source : AFP