Comment Paris se prépare à affronter des températures atteignant les 50°

La ville de Paris se prépare à des pics de chaleurs pouvant attendre les 50 degrés. Des projections climatiques émises par des experts scientifiques, envisagées à partir de 2050. La Ville organise le 13 et 17 octobre deux simulations inédites de pics de chaleurs extrêmes auxquels seront confrontés des habitants, des services de la Ville et de l'Etat.

"Un scénario à 50 degrés, ce n'est pas un scénario de fiction, c'est une possibilité a laquelle on doit se préparer", déclare Pénélope Komitès, adjointe à la Maire de Paris en charge de l'innovation, de l'attractivité, de la prospective Paris 2030 et de la résilience.

Selon le GREC francilien, le Groupe régional d'expertise sur le changement climatique, il faut s'attendre à ce que des pics de chaleurs de 50 degrés se produisent de manière ponctuelle. Et cette probabilité augmentera à partir de 2050 si la trajectoire d'émission de CO² n'est pas conforme aux objectifs issus des accords de Paris en 2021.

Paris se projette dans un futur proche et la Ville organise le 13 et le 17 octobre des exercices de simulations inédits. Il s'agit de préparer le territoire et ses habitants à un dôme de chaleur avec un pic à 50 degrés. Ces exercices permettront de faire un état des lieux des enjeux d'un tel phénomène caniculaire et d'évaluer l'action des autorités publiques.

"Il est urgent de travailler sur des simulations permettant de travailler sur des actions préventives et curatives quand ces phénomènes se produiront", estime Emmanuel Grégoire, premier adjoint (PS) à la maire de Paris en charge de l'urbanisme, de l'architecture, du Grand Paris, de la transformation des politiques publiques. "Tous les efforts que nous fournissons ne permettront pas d'infléchir la trajectoire les températures", rapporte le premier adjoint qui rappelle la politique d'adaptation au changement climatique déjà mené sur le territoire parisien, notamment la création de 1200 îlots de fraîcheur ou encore la plantation de 25 000 arbres.

50 degrés, le 25 juin 2032

Le vendredi 13 octobre, "on sera le 25 juin 2032" projette Pénélope Komitès, "avec une vague de chaleur entre 38 et 42 degrés, une température qui s'aggrave et des prévisions météorologiques qui annoncent des températures qui pourraient atteindre les 50 degrés". C'est le scénario de la simulation, préparée depuis un an avec 80 partenaires, qui se déroulera dans deux quartiers du 13e et 19e arrondissements. La ville dispose de lieux refuges qui sont "naturellement rafraîchis", des abris climatiques réquisitionnés et aménagés.

L'objectif de cet exercice à échelle de ces deux quartiers, est de mettre à l'abri de la chaleur extrême, la population. "On a un scénario écrit à l'avance, on étudiera les réactions des habitants et la solidarité en place. Mais il y aura des imprévus ce jour-là", ajoute Pénélope Komitès. Plus d'une soixantaine d'habitants : des scolaires, des pensionnaires d'EHPAD, des acteurs locaux tels que des membres d'associations humanitaires et caritatives, des représentants des services de l'Etat et de la Ville participeront à cette journée sous haute surveillance.

"Un exercice sur table"

Lors de l'autre journée, le 17 octobre, les directions de la ville des services de l'Etat, des représentants de la santé, les sapeurs-pompiers de Paris, des opérateurs de réseaux se prêteront à "un exercice sur table ". Tous seront confrontés à un scénario de crise qui tiendra compte des comportements des habitants observés le 13 octobre. Il s'agira surtout de tester l'organisation de chaque acteur et de mettre à l'épreuve la coordination entre services. La salle de crise de la préfecture de police sera activée.

Un retour d'expérience portant sur les deux journées d'exercices et leurs préparations sera établi et permettra d'identifier les améliorations à apporter. "L'exercice pourra également nourrir le volet adaptation au changement climatique du nouveau plan climat à Paris", précise les organisateurs de ces journées.

50° à Vancouver en 2021

Les projections climatiques du GREC francilien se sont déjà produites au Canada, A Vancouver où les températures ont avoisiné les 50 degrés en été 2021. "Nous sommes en relation avec Vancouver - au Canada - pour essayer de comprendre comment ils ont été surpris parce que ce n'était pas modélisé par les scientifiques, comment ils ont fait face, quels sont leurs retours d'expérience", précise Pénélope Komitès.

Les simulations prévues le 13 et 17 octobre s'inscrivent dans le cadre de la refonte de la stratégie de résilience adoptée par la Ville de Paris. "La stratégie de résilience, c'est la manière dont on fait face au changement à venir et dont on se protège". La première stratégie a été mise en place en 2017 mais elle a été revue pour de nouvelles actions à mener et notamment en raison des risques climatiques.

Comment par exemple, les sapeurs-pompiers de Paris pourront-ils répondre à des situations de crise dans le cas d'une chaleur extrême ? . "Dans des quartiers de Paris où il y a une certaine précarité ou les habitations ne sont pas en mesure de résister à des températures, on voit déjà une augmentation du secours à des victimes qui habitent dans les étages et où les températures sont parfois de plus de 10 degrés qu'au sol", constate Joseph Dupré la Tour, général commandant la brigade de sapeurs-pompiers de Paris."Imaginez-vous ce que ça pourrait représenter s'il faisait 50 degrés", alerte-t-il.

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