Un ambitieux projet d'urbanisme censé redonner envie aux Parisiens de retourner sur les Champs-Elysées sera présenté dès vendredi au Pavillon de l'Arsenal. A l’occasion, visiteurs et internautes sont invités à participer via une consultation en ligne.
L’idée est de redonner aux Parisiens l'envie de retourner sur l’avenue des Champs-Elysées : un projet d'urbanisme est présenté à partir de vendredi et jusqu'au 10 mai au Pavillon de l'Arsenal, à travers une exposition gratuite intitulée « Champs-Elysées - histoire et perspectives ». Le travail en cours part d’un constat : les Parisiens ne vont presque plus sur les Champs-Élysées, préférés par les touristes.L'artère est en effet fréquentée par 100 000 piétons par jour, mais seulement 5 % d'entre eux viennent de Paris (en excluant entre autres les personnes qui travaillent dans le quartier), selon une étude réalisée à l’occasion de l’expo. 71 % des habitants du Grand Paris trouvent le lieu trop touristique, 26 % trop bruyant, 10 % stressant et dangereux. « Stressant et dangereux, c'est surtout lié à la bagnole », estime ainsi Philippe Chiambaretta, architecte et fondateur de l'agence PCA-STREAM qui travaille depuis un an sur la transformation de la « plus belle avenue du monde ». Un projet à l'initiative du Comité des Champs-Élysées, structure qui regroupe tous les grands acteurs de l'avenue.
Comment “réenchanter” les #ChampsÉlysées ? Un ambitieux projet d'urbanisme est présenté dès vendredi et jusqu'au 10 mai au Pavillon de l'Arsenal.
— France 3 Paris (@France3Paris) February 13, 2020
Les internautes sont invités à donner leurs idées via une consultation en ligne ► https://t.co/3xBKSAphoH pic.twitter.com/W8RwppdLda
Les Champs-Elysées, d’un lieu de promenade et de fête transformé en axe routier et touristique
Un concept précis a déjà été préparé avec plus de 50 partenaires, mais les acteurs du projet veulent recueillir l'avis du public. Dans ce cadre, le Comité des Champs-Élysées lance donc en ligne une grande consultation en ligne (champs-elysees.make.org). Visiteurs, Parisiens et Franciliens pourront voter pour les initiatives qui leur tiennent le plus à cœur, mais aussi soumettre leurs propres projets. Les internautes voteront ensuite pour leurs propositions préférées afin de « réenchanter » l'avenue.Tout au long de l'exposition immersive, le visiteur voit l'évolution de l'avenue depuis le 17e siècle. De grandes cartes, des photos d'époques et des vidéos font revivre les événements ayant marqué l'histoire de ce lieu de promenade et de fête, qui s'est transformé aujourd’hui en axe routier et touristique majeur. Des balades urbaines sont également proposées. « La ville était vue comme une machine, commente Philippe Chiambaretta. Aujourd'hui il faut la revoir comme un métabolisme. »Une vision pour 2030 ? « Diminuer le nombre et l’intensité des îlots de chaleur, rendre les sols plus perméables, augmenter les surfaces de végétalisation, faciliter les mobilités douces, valoriser le patrimoine existant, concevoir et programmer de façon concertée et inclusive. » pic.twitter.com/0i2gRzcyts
— PCA-STREAM (@PcaStream) February 13, 2020
Une avenue beaucoup plus piétonne, avec des sols silencieux ?
D’après l’architecte, la réappropriation des Champs-Élysées par les Parisiens passe par une transition écologique. Sur de grandes cartes géothermiques, le constat est flagrant : l'avenue est un foyer de pollution automobile et sonore, dépassant 140 jours par an les niveaux enregistrés sur le périphérique. C'est pourquoi il imagine une avenue beaucoup plus piétonne avec des sols silencieux, de nombreux espaces verts et des réservoirs souterrains pour récolter l'eau de pluie.Les Champs des possibles from PCA-STREAM on Vimeo.
À la fin du parcours, une courte vidéo en animation 3D montre à quoi ressembleraient le nouveau jardin, la place de l'Étoile et le haut de l'avenue. Le but est aussi de faire participer les commerces et restaurants du quartier, entre autres, qui proposeraient des menus gastronomiques et sains à 12 euros. Le Comité des Champs-Elysées envisage un partenariat public-privé pour réaliser ce projet, au budget estimé à 150 millions d'euros. Pour donner ses idées, tout se passe via la plateforme Make.org.