La gare Saint-Lazare n'a plus rien à voir avec ce qu'elle était, il y a encore quelques années. D'un simple lieu de transit, elle est devenue une véritable galerie commerciale. Et les affaires marchent bien pour les boutiques. La SNCF y trouve également son compte.
Ils traversent la gare Saint-Lazare dans un tourbillon, au pas de course. Ne pas être en retard au travail, ne pas manquer son train. 450 000 personnes y passent chaque jour, c’est trois fois l’affluence du plus grand centre commercial de France.Entre les quais et le parvis de la gare, passage obligé devant 90 boutiques. Une tentation, le voyageur s’arrête, un coup d’œil à la vitrine … et il devient client.
"Ce sont des gens qui savent ce qu’ils veulent. En général, les achats sont de petites tailles, très précis et concis", affirme ainsi une commerçante.
Des boutiques en gare, l’idée n’est pas révolutionnaire. Dès les années 1930, Saint-Lazare abritait déjà quelques commerces. Mais depuis 4 ans, la gare est devenu un centre commercial à part entière. Et aujourd’hui, beaucoup y viennent faire du shopping, sans avoir de train à prendre.
De 7h30 à 20 heures, les boutiques sont souvent remplies. Et les caisses aussi. Un succès qui profite à la SNCF, car elle reçoit plus d’un tiers du loyer.
Par exemple, un magasin de textile de 140 m² verse 108 000 euros par an. Ou encore une enseigne de vente à emporter de 35 m² paye 81.000 euros. Chaque année, la SNCF perçoit 8,5 millions d’euros, près d’un tiers de ses coûts de fonctionnement. Le résultat d’une stratégie qui a fait ses preuves à l’étranger.
Patrick Ropert, Directeur général SNCF Gares et Connexions s'inspire ainsi de l'extérieur : "Les premiers qui ont installé ça, ce sont les Japonais. Quand on améliore le commerce dans les gares, on peut faire payer un péage moins cher aux trains qui entrent et le prix du billet est moins cher."
Le loyer pour les commerces devrait augmenter de 20% l’an prochain. Pas sûr tout de fois que les billets baissent dans les mêmes proportions…