Un commissaire à la retraite, ex-numéro 2 de la police du Val-de-Marne, jugé pour voyeurisme

Le policier, ancien numéro 2 de la police du Val-de-Marne, a été surpris l’été dernier au BHV du Marais, avec du matériel de captation vidéo accroché à ses chaussures. Il a été reconnu coupable ce mardi, mais dispensé de peine.

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Il venait tout juste de prendre sa retraite. Daniel P., un ancien commissaire de police, était jugé ce mardi pour des faits de voyeurisme, après avoir été interpellé l'été dernier.

L'affaire remonte au 3 août. Alors qu’il déambule dans les rayons du BHV du Marais, l’homme est signalé auprès des agents de sécurité avec un dispositif vidéo installé sur ses chaussures, vraisemblablement destiné à filmer sous les jupes de clientes.

L’ancien policier, âgé de de 61 ans, est alors vite interpellé puis placé en garde à vue : il a reconnu les faits et déclaré que sa mise à la retraite l'avait fragilisé. Une perquisition aurait ensuite été menée à son domicile.

Un ancien gradé qui a reçu de nombreuses décorations au cours de sa carrière

A la tête à Paris du service d’enquêtes sur les fraudes aux technologies de l’information dans les années 1990, centré sur la lutte contre la cybercriminalité, le policier a ensuite été commissaire central de plusieurs arrondissements parisiens.

Au moment de prendre sa retraite, le fonctionnaire – qui a reçu de nombreuses décorations au cours de sa carrière – était le numéro 2 de la police du Val-de-Marne depuis sept ans, en tant que directeur territorial adjoint de la sécurité de proximité du département (DTSP 94).

Ce mardi matin, Daniel P. est arrivé à l’audience accompagné de son épouse et de son avocat, Me Thibault de Montbrial. D’après son conseil, il était très perturbé et fragile au moment des faits. Au cours de l’audience, Me Thibault de Montbrial a ainsi cité des lettres de compliments de la hiérarchie de Daniel P., marié depuis 1982, et dont le casier est vierge : "Il s’agit d’un pétage de plomb".

D’une voix quelque peu tremblotante, l’ancien fonctionnaire a rappelé avoir "mal vécu" son départ à la retraite et son déménagement en province.

"Ce qui domine est un sentiment d’incompréhension"

"Je n’ai pas compris pourquoi j’avais fait cela, a-t-il affirmé. Ça a été un électrochoc, j’étais complètement à côté de la réalité des choses." Daniel P. a par ailleurs précisé qu’il ressentait déjà cette envie avant la retraite mais la canalisait jusque-là, soulignant que sa retraite ainsi qu’une succession de décès dans sa famille auraient provoqué un mal-être profond : "J’ai eu le sentiment d’une fin de vie administrative. Fin des amis, du métier…" Depuis les faits, l’ex-policier fait l’objet d’un suivi psychologique.

Du côté du parquet, le procureur a évoqué un "dossier regrettable" et des "faits pas fréquents" : "Ce qui domine est un sentiment d’incompréhension". "Comment expliquer ce passage à l’acte chez une personne qui a eu une carrière exemplaire ?, a poursuivi le procureur. Le sentiment de se sentir inutile peut-être, comme l’explique Daniel P."

Le procureur a par ailleurs constaté "une prise en compte et une reconnaissance des faits". Le parquet a ainsi requis une mesure d’ajournement du prononcé de la peine (le jugement serait ainsi renvoyé à une date ultérieure et suffisamment lointaine pour apprécier son évolution), soulignant vouloir "éviter la récidive", tout en recommandant un suivi psychologique.

Me Thibault de Montbrial a par ailleurs soulevé une question de délai de nullité de la garde à vue, à laquelle s’est opposé le ministère public. L’avocat a approuvé les réquisitions du parquet à propos de l’ajournement de la peine.

Il a été reconnu coupable, mais dispensé de peine.

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