L'avocat de la famille de Tarek Belgacem, abattu le 7 janvier dernier, devant un commissariat du 18ème arrondissement alors qu'il tentait d'y pénétrer, a annoncé qu'il allait déposer une plainte contre X pour "homicide volontaire".
"Je veux connaître la vérité sur la mort de mon fils." Lors d'une conférence de presse organisée mercredi matin, le père de Tarek Belgacem, abattu le 7 janvier 2016 devant un commissariat du 18ème arrondissement de Paris, a indiqué qu'il avait porté plainte pour homicide.
Le 7 janvier dernier, un an jour pour jour après l'attaque contre les locaux du journal Charlie Hebdo, un homme tentait de prendre d'assaut un commissariat du 18ème arrondissement de Paris, avant d'être abattu par les policiers.
"je veux connaître la vérité sur la mort de mon fils" Le père de Tarek Belgacem a porté plainte pour homicide pic.twitter.com/OgCHjVXyVK
— France 3 Paris (@France3Paris) 20 Janvier 2016
Selon le procureur de la République, l'individu, Tarek Belgacem, connu des services de police, s'était présenté devant l'édifice, en exhibant une arme blanche, et criant "Allah akbar", avant d'être abattu par les policiers en faction. L'homme était également porteur d'une ceinture d'explosifs factice.
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Une réaction des policiers "disproportionnée"
Une version contestée par la famille qui a porté plainte contre X mercredi, au greffe du parquet du tribunal de grande instance de Paris, pour "homicide volontaire". Pour Me Nasr Azaiez, avocat de la famille, contacté par nos soins mardi soir, de nombreuses zones d'ombre subsistent dans l'affaire. Selon lui, des témoignages allant à l'encontre des conclusions de l'enquête de police n'ont pas été suffisamment pris en compte. Des témoignages selon lesquels Tarek Belgacem n'aurait pas crié "Allah Akbar".L'avocat dit également s'interroger sur la présence de l'arme blanche, une "feuille de boucher", dans la main de Tarek Belgacem. "On ne tue pas quelqu'un parce qu'il tient une arme blanche." Selon lui, les conditions de la légitime défense "ne sont pas réunies".
La papier de revendication de l'attaque "ajouté" selon le cousin
Cultivateur quinquagénaire, père de quatre autres enfants, le père de Tarek Belgacem a ajouté, lors de la conférence de presse : "S'il a des torts, je ne ramènerai pas son corps en Tunisie". Il indique vouloir voir "ressortir la vérité" sur Tarek, une "victime du terrorisme".Ahmed Belgacem a affirmé de son côté que le papier de revendication de l'attaque par le groupe Etat islamique retrouvé sur le corps de son cousin a été "ajouté" pour "camoufler une erreur policière".
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