Des dizaines de milliers de partisans de la Manif pour tous, remontés contre une supposée "théorie du genre" et défendant leur vision de la famille traditionnelle contre la "familiphobie" du gouvernement, ont commencé à se rassembler dimanche à Paris et à Lyon.
Après s'être mobilisés en masse depuis novembre 2012 contre le mariage homosexuel, les partisans de la Manif pour tous (LMPT) ont un nouveau combat : l'ouverture redoutée de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et la gestation pour autrui (GPA).
Dans leur viseur, le projet de loi sur la famille qui doit être présenté en avril en Conseil des ministres. Celui-ci ne prévoit pourtant aucun de ces projets.
Mais la mobilisation vise à "avertir le gouvernement le plus tôt possible de notre refus" sur PMA et GPA "car tout enfant a besoin d'un père et d'une mère", a expliqué Ludovine de la Rochère, présidente de LMPT.
Elle a précisé à l'AFP avoir fait retirer des banderoles "Familles en colère" pour éviter tout rapprochement avec la manifestation "Jour de Colère" de dimanche dernier, à laquelle avaient participé des militants d'extrême droite dont certains ont crié des slogans antisémites.
L'ABCD de l'égalité, visant à lutter contre les stéréotypes entre filles et garçons à l'école, a aussi déclenché les foudres de l'association. "Pas touche à nos stéréotypes de genre !", s'insurge LMPT dans une affiche présentant un petit garçon épée à la main et une petite fille déguisée en fée. Elle réclame le retrait "immédiat" de cette expérimentation du ministère de l'Education dans dix académies. Cette semaine, des parents ont préféré ne pas conduire leurs enfants à l'école pour marquer leur opposition à ce programme.
L'association estime que l'Etat "n'a pas à s'immiscer dans des sujets aussi intimes que celui de l'identité sexuelle et à imposer des préoccupations d'adultes aux enfants".
Pour assurer la sécurité
Sur le parcours de la manifestation parisienne, qui doit aller de la place de l'Ecole militaire à la place Denfert-Rochereau, les forces de l'ordre se mettaient en place à la mi-journée, notamment autour de l'Assemblée nationale.
LMPT a mobilisé un millier de bénévoles pour assurer l'accueil, un service de sécurité de plusieurs centaines de personnes et plusieurs dizaines d'agents privés.
Saisie par la préfecture de police (PP) de Paris, la justice a annulé samedi la présence d'huissiers dans le cortège, auparavant obtenue par la Manif pour Tous qui craignait "des interpellations en nombre (...) à l'aveugle contre d'honnêtes citoyens".
La PP, satisfaite, a souligné que "les policiers étaient furieux d'être mis en cause", tandis que LMPT regrettait le refus de "transparence" de la police.