Depuis l'annonce de quatre cas de personnes atteintes du coronavirus en France, les témoignages de comportements racistes envers les personnes asiatiques fleurissent. Des faits qui inquiètent un responsable d'une association chinoise en France.
Un chauffeur de taxi qui refuse de prendre des clients asiatiques à Paris. Des clients d'un Auchan à Lyon qui refusent d'être servis par une vendeuse asiatique samedi 25 janvier. Ou encore des regards méfiants. Le Coronavirus libère la parole et les comportements racistes.
Sacha Lin-Jung, responsable du pôle citoyenneté à l'association des Chinois résidents en France, l'observe particulièrement : "Personnellement, je me pose parfois des questions sur le fait d'être asiatique : est-ce que les gens ont une méfiance vis-à-vis de ma personne ? Si je le ressens, d'autres aussi."
Ce dernier se dit "inquiet de cette libération de remarques racistes qui se voit d'abord au travers des réseaux sociaux et se manifeste aussi par des comportements dans la vie réelle".
Aujourd’hui à Auchan une vendeuse d’origine asiatique a fondu en larme après que des clients aient refusé d’être servis par elle et lui ont dit de rentrer en Chine... va falloir calmer votre racisme caché sous le prétexte du virus bande de merdes
— Élo ? (@eolaop) January 25, 2020
Pas d'épidémie en France
Face au nombre de témoignages, un hashtag a été lancé sur le réseau social Twitter : #JeNeSuisPasUnVirus. Partagé par une anonyme, une de ses amies raconte qu'il a été créé "afin d’éviter le harcèlement et le racisme anti-Asiatiques qu’elle dénonce".Des réactions sans fondements tant "Le risque sanitaire est quasi nul en France", rappelle Sacha Lin-Jung. Car seuls quatre cas ont été répertoriés en France (trois à Paris et un à Bordeaux). En outre, "le risque de décès des suites du Coronavirus est estimé entre 1 et 3%" et "la majorité des personnes décédées étaient considérées comme vulnérables" en Chine, rappelle franceinfo.Je partage le texte et le hashtag créé par une camarade adoptée qui ne souhaite pas que son nom soit mentionné afin d’éviter le harcèlement et le racisme anti-Asiatiques qu’elle dénonce.
— Amandine Gay (@OrpheoNegra) January 27, 2020
Merci de relayer sa parole.
—-#JeNeSuisPasUnVirus #coronavirus#RacismeAntiAsiatique pic.twitter.com/z2KMx3WZUf
Selon le responsable associatif, "on est dans l'exagération, le délire et le coronavirus n'est qu'une occasion de mesurer le niveau de sinophobie en France".