Jamel Leulmi, condamné pour avoir tué sa femme et tenté de faire assassiner une autre conquête afin d'empocher des millions d'euros d'assurance-décès, ce qu'il a toujours nié, est jugé en appel à partir de mardi à Paris.
Il avait été condamné en mai 2014 par la cour d'assises de l'Essonne à 30 ans de réclusion criminelle. Surnommé le "Barbe bleue de l'Essonne", Jamel Leulmi comparaît devant la cour d'appel pour des faits qu'il a toujours niés. Il est accusé d'avoir tué sa femme, en 2007, et d'avoir tenté de faire assassiner, en 2009, une autre conquête afin d'empocher des millions d'euros d'assurance-décès.
Il y a bientôt deux ans, au terme de quatre semaines de procès, il avait été reconnu coupable d'avoir assassiné son ex-femme, Kathlyn Vasseur, à Leudeville, dans l'Essonne, probablement en l'étouffant après une chute de vélo. Séducteur bodybuildé, calme, poli, Jamel Leulmi n'avait rien laissé paraître de sa personnalité. L'ancien professeur de technologie a également été reconnu coupable du chef de "complicité d'assassinat" à l'encontre de Julie Derouette, une ancienne conquête, agressée en décembre 2009 au Maroc et qui avait eu la colonne vertébrale brisée.
Des millions d'euros d'assurance-décès
Le mobile retenu par la juridiction : l'argent. Agé aujourd'hui de 37 ans, Jamel Leulmi avait touché un million d'euros grâce aux contrats d'assurance-décès que Kathlyn Vasseur avait souscrits à son bénéfice. Julie Derouette avait également souscrit de telles assurances-décès, pour un montant de sept millions d'euros.Une personnalité "manipulatrice avec des traits pervers"
L'avocat général avait requis la peine maximale, soit la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans. Le magistrat avait qualifié l'accusé de "danger pour notre société". Alors que les expertises psychologiques relevaient chez Jamel Leulmi une personnalité "manipulatrice avec des traits pervers", sa défense, emmenée par Eric Dupond-Moretti, avaient insisté sur l'absence de preuve formelle. "Je pense que le mobile qu'on lui prête a balayé comme un tsunami le reste", avait déclaré l'avocat après le verdict.Explications avec Morgane Prevost et Juliette Dubois :