"Restez à la maison" : le message commence à être compris. Mais la question se pose sur le maintien ou non des marchés en plein air. Des alternatives existent pour se fournir en fruits et légumes frais produits en Ile-de-France.
Faire ses courses, un besoin vital et essentiel mais pas sans risque, comme le rappelle le magazine Que Choisir : "S'approvisionner en nourriture est l'une des seules occasions encore permises de sortir de chez soi... et donc aussi une des principales occasions de transmettre ou d'attraper le coronavirus". Alors, dans ces conditions, comment acheter des légumes de saison, des fruits qui n'ont pas parcouru des milliers de kilomètres ou même des fleurs de la région, ailleurs que sur un marché de plein air - là où c'est justement le plus difficile de maintenir les distances de sécurité.
Du champ à l’assiette, des fruits et légumes directement chez vous
La plateforme Cultures-Locales ambitionne, comme son nom l'indique, de soutenir les producteurs locaux. Elle permet de faire ses courses en ligne auprès d'une soixantaine de producteurs situés dans un rayon de 120 km maximum autour de la capitale. Au menu : des champignons cultivés intra-muros, dans la Caverne à la Porte de la Chapelle ou ou bien des classiques poireaux / pommes de terre cultivés par Elise & Thierry Riant, 4ème génération de maraîchers à Carrières-sur-Seine (78). Bon à savoir, il est aussi possible d'acheter de la viande de volaille ou même du poisson fumé issu de la pisciculture installée depuis 1896 autour d'un moulin à eau à Villette dans les Yvelines (78) Et sans oublier la bière et le cidre. On trouve donc de tout à des prix variés et variables selon les saisons.Le plus de leur formule, ils livrent avec des vélos à assistance électrique dans tout Paris et les communes de la petite couronne parisienne suivantes : Neuilly, Levallois, Clichy, Saint-Ouen, Saint-Denis, Aubervilliers, Pantin, Pré-Saint-Gervais, Lilas, Bagnolet, Montreuil, Ivry, Gentilly, Montrouge, Malakof, Issy-les-Moulinaux, Boulogne, Paris-La-Défense, Vanves, Arcueil, Le Kremlin-Bicêtre, Charenton-le-Pont, Saint-Mandé et Vincennes. Le prix de la livraison : 3,90 et les frais sont offerts pour les commandes au-delà de 60€.En outre, Culture-Locales affirme garantir la fraicheur des produits mis en vente en ne stockant pas chez eux. Ils sont collectés quotidiennement chez les producteurs au moment de la commande.
Bien sûr, pandémie oblige, le service s’adapte aux précautions recommandées par les autorités sanitaires : "utilisation de gants par les coursiers, dépôt de la commande à la porte, distance de 1 mètre maintenue avec les livreurs", tiennent à rassurer les organisateurs de ce marché local en ligne.
Les Amap et les autres réseaux toujours actifs
Le réseau Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) et les autres comme "La Ruche qui dit oui" continuent leur activité. La plateforme assure qu'elle fait face à "une énorme demande" ces derniers jours. Et de préciser que cette demande exponentielle s’applique aussi bien aux Ruches - les points de retrait de commandes - qu’au service de livraison à domicile, service disponible depuis un an et demi à Paris et en Ile-de-France. Il enregistre "environ 200 commandes par jour" au lieu de 100 à 150 commandes habituellement. Ce qui oblige à limiter leur service comme le rapporte le site du monde agricole et des filières agroalimentaires Réussir.Information Coronavirus : la majorité de nos Ruches restent ouvertes
— La Ruche qui dit Oui (@ruchequiditoui) March 17, 2020
En ces temps difficiles, nous souhaitons vous informer que les points de distribution de la Ruche qui dit Oui ! restent dans la majorité des cas ouverts.
Plus surprenant : des fleurs près de chez vous. Certes, il ne s'agit pas de nourriture. Quoique - certaines fleurs sont comestibles. Mais en ce début ensoleillé de printemps, fleurir son intérieur n'est pas à négliger pour se remonter le moral quand on est confiné. Basée dans un entrepôt de 500 m2 à Saint-Denis (93), la boutique de vente en ligne de fleurs "Monsieur Marguerite" déclare baisser ses tarifs pour soutenir les producteurs locaux. "Nous avons été sollicités par de nombreux producteurs se retrouvant avec toute leur récolte sur les bras. Ces fleurs sont le fruit de longs mois de travail et la crise sanitaire ne leur permet plus de les vendre, mettant en péril leur exploitation tout en générant un gaspillage important."Des bottes de fleurs de saison pour soutenir nos producteurs d'Île de France
Sur le catalogue en ligne, le choix s'avère de fait important. Il est par exemple possible de se faire livrer des Tulipes Gorilla. "Couleur intense, allure délicate", promet la fiche. Cette variété est cultivée par un horticulteur de Seine et Marne. Les prix : 23 € la botte de 20 tulipes et 26 € le bouquet de 20 renoncules produites dans le Var (83) au sud de la France. "Des prix de temps de guerre", selon certains fleuristes qui dénoncent une concurrence déloyale en cette période de fermeture obligatoire.A titre de comparaison, le célèbre réseau Interflora poursuit lui aussi son activité, mais dans le contexte du Coronavirus et de la fermeture administrative de leurs fleuristes partenaires, il propose "une gamme réduite de bouquets de fleurs et de plantes, confectionnée depuis leur atelier basé à Orléans (45)". Sur l'en-tête de leur site en ligne, il est précisé : "Les livraisons sont effectuées par Chronopost avec toutes les mesures d'hygiène nécessaires et sans contact avec le destinataire."
Pas encore disponible, les bouquets de rouleaux de papier toilette mais sait-on jamais !
Y'a de l'idée https://t.co/WdwAMwnDal
— Interflora France (@Interflora) March 21, 2020
Les épiceries de produits locaux restent aussi ouvertes
Du champ à l’assiette. Depuis 2002, le slogan est connu chez Bulles de Vie à Fontenay-sous-Bois (94). Dans cette coopérative, là aussi les files d'attente s'allongent pour entrer dans le magasin.Ils continuent "d’être approvisionnés, par contre les délais de livraisons de certains fournisseurs sont plus longs (leurs interlocuteurs étant en télétravail sauf dans les entrepôts bien sûr)". A Paris, Le Producteur Local continue lui aussi sont activité sans oublier les aînés, en ces périodes de plus forte affluence. Installé sur le boulevard de Charonne dans le XXème, ce magasin de producteurs se définit comme locavore et sans marge : les charges de la structure sont ainsi réparties entre les producteurs et artisans sous la forme d’une contribution mensuelle fixe."Pour l'instant, il semble que le flux s'étale tout au long de la journée avec deux à quatre clients en même temps dans le magasin, ce qui permet à chacun d'avoir son espace. Si jamais l'affluence était plus grande dans les prochains jours, nous établirions une heure pour les personnes fragiles." L'équipe du magasin propose même "aux personnes fragiles et du milieu médical de leur faciliter la tâche en préparant leurs achats et voir comment on peut procéder pour leur faire parvenir leurs courses." Un numéro de téléphone est à disposion sur leur page Facebook pour voir comment l'on peut faire.La revue Que Choisir en profite aussi pour nous rappeler quelques règles simples sur le port de gants ou non quand on fait ses courses, les risques face aux fruits et légumes en libre-service.- Faut-il éviter les fruits et légumes en libre-service ?
#Coronavirus et achats en ligne : ce qui change en période de #confinement ? https://t.co/IAxjLh649Z#COVID19 #ecommerce #cybermarchands pic.twitter.com/1YAPWwcv5C
— UFC-Que Choisir (@UFCquechoisir) March 21, 2020
- Faut-il porter des gants quand on fait ses courses ?