25 hectares de promenade boisée, un entrelacs de parcours sinueux, un lac, une île, des passerelles, des grottes avec des cascades, le parc des Buttes-Chaumont, dans le 19ème arrondissement de Paris est une respiration que des milliers de Parisiens n'échangeraient pour rien au monde.
Aujourd'hui beaucoup de Parisiens, qui s'y précipitent quand il fait très chaud, ou dès les premiers rayons du soleil de printemps et envahissent les pelouses pour y installer pique-nique et serviettes de plage, pensent que le parc est naturel ou qu'il a toujours existé.
Pourtant, le parc des Buttes-Chaumont est tout sauf le vestige d'une ancienne forêt royale ou d'une propriété agricole qui aurait pré-existé. Il est au contraire le fruit d'un projet d'aménagement urbain.
Au milieu du 19ème siècle, c'est Napoléon III qui a souhaiter créer un parc paysager d'agrément façon parc anglais sur cet espace de l'est de Paris. A cette époque, l'endroit est dénommé "la butte Chaumont".
C'est un terrrain du quartier dit "d'Amérique", sur l'ancienne commune de Belleville, qui vient d'être annexée à Paris. Sur ce terrain, qui est en réalité un vaste chantier depuis des décennies, se trouvent les "carrières d'Amérique". Il s'agit de carrières plâtrières, c'est à dire des carrières de gypse, très exploitées durant ce 19ème siècle. Epuisées, elles sont fermées en 1860.
Le chantier, mené au pas de charge en trois ans seulement, est confié à un ingénieur, Jean-Charles Alphand, qui va réunir les plus grandes compétences de l'époque, pour réaliser un parc moderne sur le thème du paysage de montagne. Jean-Charles Alphand utilise à la fois l'existant, c'est à dire la butte défoncée par les travaux de carrière, et les techniques les plus modernes, et en premier le béton, qui est omniprésent dans la construction des Buttes-Chaumont, mais aussi les techniques d'alimentation en eau pour lesquelles il fait appel à Eugène Belgrand, l'ingénieur chargé par Haussmann de la sécurisation de l'approvisionnement en eau de Paris.