Partons à la découverte des secrets des eaux de Paris et de l'Île-de-France. L'aqueduc de la Vanne est un élément indispensable au bon fonctionnement des eaux de la capitale. Direction Arcueil et Cachan, pour cette première histoire.
La grande histoire de l'eau de Paris
Avec plus de 1200 fontaines et points d’eau potable d’époques et de styles différents, 38 piscines municipales, des sources, des puits artésiens et autres guinguettes au bord de la Seine, Paris dispose d’un patrimoine singulier, mais trop souvent méconnu. Dans « Eau de Paname » Yvan Hallouin et Frédérick Gersal proposent d’explorer Paris, quartier par quartier, pour y dénicher de belles histoires d’eau. Un élément, géré, valorisé, maitrisé tout au long de l’histoire de Paris. Un élément de plus en plus précieux, que nous devons chérir comme un être cher.
Pour ce premier épisode prenons la direction de l'île de France et plus précisément Arcueil-Cachan, où nous allons découvrir la grande histoire, la grande histoire avec H majuscule de l'eau de Paris.
L'aqueduc de la Vanne
Héro du jour : l'aqueduc de la Vanne.
Elément indispensable au bon fonctionnement des eaux de la capitale, il surplombe les habitations et les jardins du Val-de-Marne.
Fort de ses 77 arcades de pierre meulière de 38 m de haut chacune, cet ouvrage d'art forme un imposant témoignage de l'histoire.
Long de plus de 150 km, l'acqueduc est destiné à alimenter Paris en eau à partir des sources captées dans la région de Sens.
Trois aqueducs superposés
L'acqueduc de la Vanne est, en fait, composé de trois aqueducs superposés.
Le premier date de l'époque gallo-romaine. Il aboutit à proximité des termes de Cluny, conçus à la même époque.
Il servait alors à acheminer les eaux du plateau de Rungis vers le centre de Lutèce.
Le deuxième, l'acqueduc Médicis, dont les travaux ont été commandés par Henri IV, puis repris par Marie de Médicis, permettait d'acheminer les eaux jusqu'au palais du Luxembourg.
Le troisième aqueduc est situé juste au-dessus de l'aqueduc Médicis. Il est érigé par l'ingénieur Eugène Belgrand, en 1874, pour amener l'eau jusqu'au réservoir de Montsouris.
Le pont aqueduc d'Arcueil-Cachan impressionne par sa hauteur et veille depuis bientôt 150 ans sur les communes avoisinantes.
Présent depuis 19 siècles
Depuis maintenant plus de XIX siècles, les aqueducs continuent d'acheminer les eaux potables vers Paris et permettent ainsi d'alimenter les réservoirs, habitants et fontaines de la capitale.
Aujourd'hui encore,l'aqueduc de la Vanne est toujours en service et il permet de transporter jusqu'à la capitale environ 140 000 m³ d'eau potable chaque jour.
En Île-de-France et au-delà de la Normandie et de la Bourgogne, ce ne sont pas moins de 470 km d'aqueduc qui achminent l'eau souterraine et cela sans aucune dépense d'énergie.