Partons à la découverte des secrets des eaux de Paris et de l'Île-de-France. Comment faisait-on, autrefois, pour acheminer l'eau sans moyens modernes jusque dans la capitale ? Pour le comprendre nous vous emmenons à Belleville. C'est par ici.
La grande histoire de l'eau de Paris
Avec plus de 1200 fontaines et points d’eau potable d’époques et de styles différents, 38 piscines municipales, des sources, des puits artésiens et autres guinguettes au bord de la Seine, Paris dispose d’un patrimoine singulier, mais trop souvent méconnu. Dans " Eau de Paname " Yvan Hallouin et Frédérick Gersal proposent d’explorer Paris, quartier par quartier, pour y dénicher de belles histoires d’eau. Un élément, géré, valorisé, maîtrisé tout au long de l’histoire de Paris. Un élément de plus en plus précieux, que nous devons chérir comme un être cher.
Comment faisait-on, jadis, pour acheminer l'eau sans moyens modernes jusque dans la capitale ?
Pour le comprendre, nous vous emmenons à Belleville, découvrir un lieu mystérieux et fascinant qui a beaucoup compté dans le développement de l'eau à Paris.
Les eaux de Belleville
Sur les hauteurs de Belleville, depuis le Moyen-Âge, sont exploitées les fameuses eaux de Belleville qui servaient à alimenter, autrefois, les abbayes des environs.
Au XIIIe siècle, Paris construit le grand aqueduc de Belleville. Cet ouvrage d'art permettait de conduire les eaux de la colline vers les zones en contrebas pour apporter l'eau de source à la population parisienne de la rive droite.Afin de contrôler la qualité des eaux de ces sources et assurer la maintenance de l'aqueduc, des battisses, aux architectures diverses nommées regards, ont été construites en surface.
Ces regards permettaient d'accéder aux sources et surtout, une aération constante des sous-sols.
Avec le temps, certains de ces regards ont disparu.
Mais d'autres subsistent encore, comme celui de la Lanterne, rue 3 rue Augustin-Thierry dans le 19e arrondissement.
Sous son landerneau et sa coupole de pierre, un double escalier, aux rampes en fer forgé, nous amène au bassin central et à son plancher de chêne.
Construit au XIVe siècle, le regard de la lanterne fut détruit par les guerres puis reconstruit entre 1583 et 1613.
Le regard de la lanterne permettait à l'époque de fournir 2 litres d'eau par jour et par habitant.
Tous ces petits monuments, qui subsistent encore, sont classés depuis 2006 au titre des monuments historiques mais n'alimentent plus Paris en août depuis le XIXe siècle .
Un grand merci aux passionnés de la Snep, l'association qui gère ces lieux et qui propose toute l'année des visites pour les plus curieux
La dépense en eau, pour une famille parisienne de 4 personnes, est de 1 euro par jour.