Découvrez l'histoire de Malakoff, l'un des derniers bastions communistes de la Ceinture Rouge

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Avec « Topo », Mathilde Morin revient sur la toponymie et l'histoire de plusieurs communes de notre région. ©France 3 Paris Île-de-France / Synapse Media

La série "Topo" vous invite à redécouvrir l'histoire derrière les noms des villes de la banlieue parisienne. Aujourd'hui, nous avons rendez-vous dans le bureau de Frédérie Lhomme, archiviste de la ville de Malakoff, pour plonger dans le passé de cette petite ville des Hauts-de-Seine.

Elle avait neuf ans quand elle a reçu le livre célébrant les 100 ans de Malakoff. Frédérie Lhomme se souvient de ce jour comme si c'était hier, nous sommes alors en 1984 et un grand banquet est organisé au gymnase Marcel Cerdan pour le centenaire de la ville. À l'époque, le livre trône fièrement sur la table de chevet de tous les Malakoffiots. 

Un recueil précieux qui contient toute l'histoire de Malakoff et de ses habitants. En 1984, la petite Frédérie apprend donc, dès la première page, que le destin de sa ville se joue loin, très loin de l'Île-de-France. 

En 1855, Sébastopol, l'une des principales villes de Crimée, va bientôt tomber aux mains des alliés après un an de siège. Les Français, les Britanniques, les Turcs et les Sardes passent à l'offensive et font tomber un point russe stratégique : le fort de Malakov (devenu "Malakoff" dans notre langue). Une victoire qui va immédiatement raviver la fierté nationale, au point de créer des fromages Malakoff et des chocolats Malakoff qui existent encore aujourd'hui. Mais le point culminant de cette célébration est atteint avec les tours Malakoff qui se dressent un peu partout en France. Des bâtiments à la gloire de Napoléon III et des troupes françaises victorieuses. L'une d'elles, vous l'avez deviné, est construite non loin de la ville éponyme dans un endroit qui ressemble à s'y méprendre à un champ de bataille : la Nouvelle-Californie de Vanves. 

La Nouvelle-Californie est l'un des premiers parcs d'attraction de France. Il accueille chaque jour des milliers de Parisiens en quête d'amusements. Restaurants, spectacles, attractions, à Vanves la fréquentation atteint parfois 12 000 visiteurs par jour, un record au XIXème siècle. Et c'est dans ce village festif que son fondateur, Alexandre Chauvelot, décide d'ériger une tour Malakoff en 1855. Composée de neuf étages, elle devient l'une des principales attractions du parc.

Malheureusement, bien vite, La Nouvelle-Californie devient un lieu de débauche et la prostitution y est si courante que quelques années plus tard, le parc doit fermer ses portes. Sur ses ruines, on construit des logements pour accueillir les ouvriers et en 1860, le lotissement de La Nouvelle-Californie prend le nom de la célèbre tour et devient le lotissement de Malakoff. 

Vingt années s'écoulent et le quartier du "Petit Vanves" continue de grandir malgré la perte de la tour Malakoff, détruite en 1871 lors d'un assiègement prussien. En plus du lotissement, le quartier abrite maintenant une paroisse, une église et plus d'habitants que Vanves, la commune d'origine. Coupés de l'agglomération principale par une ligne de chemin de fer, les résidents forment désormais une communauté quasi-indépendante. C'est donc tout naturellement qu'en 1883, la scission des deux villes est annoncée. Malakoff devient officiellement une commune à part entière lors de son premier conseil municipal en 1884. 

Malakoff et la tradition communiste 

Malakoff, comme bon nombre de ses voisines, est une ville portée et construite pour les ouvriers.
Malakoff, comme ses voisines, s'est peu à peu gentrifiée avec le temps et accueille de plus en plus de familles travaillant à Paris. Mais avec ses 40% de logements sociaux et son réseau associatif, Malakoff a réussi à préserver une grande mixité sociale. Dans ses sept écoles élémentaires, les élèves sont ensemble, qu'ils vivent en HLM, dans un pavillon ou dans une maison d'architecte. La volonté de faire société s'inscrit dans les tiers-lieux, les offres culturelles et les événements portés par les associations locales. 

Une volonté politique défendue par une mairie communiste car Malakoff est aussi le porte-étendard d'une mouvance politique. Un militantisme qui ne date pas d'hier et qui, pendant la Seconde guerre mondiale, a poussé la France occupée à placer la ville sous délégation spéciale et à vider les rues de ses habitants. Aujourd'hui encore, à Malakoff, on est communiste et les jours de marché, de grève ou d'élection, on tracte à tout va, en resserrant d'un cran, la ceinture rouge de la banlieue parisienne. 

Outre Malakoff, Melun, Rambouillet, Bagnolet, Issy-les-Moulineaux, Sarcelles ou encore Versailles sont d'autres villes à l'histoire singulière à découvrir avec Mathilde Morin dans "Topo", une série aussi ludique que pédagogique, à voir dès maintenant sur france.tv/idf.

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