La Chambre régionale des comptes d’Île-de-France pointe de nombreux problèmes concernant la gestion de la tour Eiffel, dans un nouveau rapport. De quoi, selon la juridiction, provoquer l’insatisfaction des visiteurs et dégrader l’image du monument, symbole de la capitale.
La dame de fer dans le viseur de la Chambre régionale des comptes : la juridiction vient en effet de publier lundi un rapport épinglant la gestion du monument parisien. La Chambre vise d’abord l’explosion du prix des billets, avec une hausse de 47 % fin 2017 censée financer un centre d’accueil "sans cesse différé". Pour accéder au sommet en ascenseur, il faut aujourd’hui débourser 25,90 euros.
De quoi alimenter l’insatisfaction des visiteurs. Le rapport cite ainsi une enquête de satisfaction menée en 2018, qui révèle que 37 % des visiteurs jugent le prix trop élevé étant donné la qualité de la visite. Toujours selon l’enquête, 29 % des visiteurs ne vont pas au sommet pour une raison de coût.
Hors, "dans un contexte social difficile, la hausse des tarifs a servi à financer l’accroissement des effectifs, en l’absence d’efforts de gestion" selon la Chambre. La juridiction déplore ainsi une forte hausse des salaires, "dont le niveau est pourtant élevé". Les salaires annuels bruts évoluent en effet entre 55 000 euros pour les non cadres et 120 000 euros pour les cadres de direction, en moyenne.?@LaTourEiffel L’insatisfaction des visiteurs liée aux délais d’attente s’est encore accrue en 2017 suite à la hausse de 47 % du prix du billet destinée à financer un centre d’accueil sans cesse différé. » . ?https://t.co/p3wUG5TO9P @Paris pic.twitter.com/UYcByjXxLI
— Chambre régionale des comptes Île-de-France (@crcidf) July 27, 2020
Délais d'attente trop élevés, fermetures de site trop fréquentes...
Le rapport pointe aussi du doigt des fermetures de site trop fréquentes. Evénements, aléas liés ou non à la Société d’exploitation de la Tour Eiffel (SETE), pannes d’ascenseurs… "La proportion de jours affectés par une perturbation des visites sur la période 2016-2018 a atteint 16,9 %, soit en moyenne 1,2 jour par semaine".La Chambre, qui pointe également les délais d’attente, estime aussi qu’"en dépit des bons résultats de la fréquentation touristique constatés sur l’ensemble de l’Île-de-France, les années 2018 et 2019 ont connu une forte baisse du nombre de visites de la tour Eiffel".En dépit des bons résultats de la fréquentation touristique constatés sur l’ensemble de l’Île-de-France, les années 2018 et 2019 ont connu une forte baisse du nombre de visites de la tour Eiffel.
Indicateurs de performance, statut de la SETE "qui la libère des contraintes juridiques et financière du secteur public sans l’exposer aux contrainte commerciales du secteur privé"… Le contrôle financier du monument devrait être plus exigeant, résume la Chambre. A noter que le contrôle des comptes et de la gestion de la SETE a été mené avant la crise sanitaire.