Pouvoir naviguer sur la Seine l’été ou en période de sécheresse : une action rendue possible grâce à l’installation de barrages comme celui situé près d’Alfortville dans le Val-de-Marne, mais aussi de quatre réservoirs d’eau disposés en amont du fleuve. Ces grands bassins de stockage permettent ainsi de compléter le débit naturel de la Seine en cas de besoin.
Avec ses méandres elle traverse notre département. Après avoir longé Paris sur près de 13 kilomètres, la Seine prend la direction de Rouen avant de se fondre dans la mer. Parfois tempétueuse, vue d’Alfortville dans le Val-de-Marne, elle ressemble plutôt à un long fleuve tranquille, avec ses péniches, sa faune et sa flore, qui la borde.
Réguler l’eau de la Seine
Mais sans l’action des barrages de navigation, comme par exemple celui de Port-à-l’Anglais, situé à quelques kilomètres de Paris, la Seine n’aurait pas la même apparence. "Elle ne serait pas aussi large, on aurait des berges à sec et on aurait au milieu de tout cela un fleuve qui coule mais qui ne serait évidemment pas navigable", explique Stéphane Bousquet, directeur territorial du Bassin de la Seine et de la Loire aval.
Et d’ajouter : "le rôle de ces barrages est d’assurer le maintien d’un niveau d’eau dans le bief (c’est-à-dire une portion de rivière ou de canal compris entre deux barrages, ndlr) de la Seine pour les besoins de la navigation". Long d’environ 27 kilomètres, ce bief traverse onze communes en Île-de-France, dont Paris intra-muros jusqu’aux ouvrages situés à Vitry-sur-Seine et Alfortville.
Des aménagements qui permettent donc la navigation, même en période estivale. Car comme chaque été, la sécheresse menace le débit de la Seine. Et si le seuil de vigilance n’a pas encore été atteint, tout est justement mis en œuvre pour éviter le pire.
Des réservoirs d’eau disponibles en cas de sécheresse
En plus des barrages, quatre lacs réservoirs, situés en amont, fournissent de l’eau à la Seine si elle venait à en manquer. "Ils apportent du débit pendant les périodes d’étiage et permettent de compléter le débit naturel de la Seine", précise Stéphane Bousquet.
Des aménagements d’envergure, qui permettent ainsi de continuer d’arroser les cultures, refroidir les réacteurs nucléaires, comme celui de Nogent-sur-Seine, répondre au besoin en eau des habitants, et maintenir une navigation fluviale. C’est d’ailleurs le cas au niveau de l’écluse de Chatou dans les Yvelines, où transitent petits et grands bateaux.
Une activité fluviale importante l'été
"La période estivale est une période importante en termes de trafic fluvial puisqu’on a notamment tous les trafics liés à la saison touristique. On a des paquebots de croisière et des plaisanciers privés qui naviguent. Et c’est également la période d’exportation des céréales, qui vont jusqu’au port de Rouen pour ensuite être expédiées à l’étranger", explique Vincent Morel, responsable de l’exploitation des ouvrages de navigation entre Paris et Rouen.
Une activité fluviale qui serait mise en péril avec la multiplication des sécheresses dans le futur. Le débit de la Seine pourrait diminuer jusqu’à 30% d’ici 2100 si les températures augmentaient de 4 degrés, selon le conseil national de la transition écologique. Actuellement, celui-ci est de 90 à 100 m3 par seconde dans Paris. Le premier seuil de vigilance est fixé à 80 m3 par seconde. "On s’attend encore à ce que le débit continue un peu de baisser cet été", rapporte Stéphane Bousquet.
Pour autant, pas d’inquiétudes. Tous les aménagements mis en place sur la Seine doivent permettent aux professionnels comme aux touristes une navigation la plus sereine possible cet été.