A cinq jours des municipales, plusieurs milliers de salariés sont descendus mardi partout en France dans la rue à l'appel des syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires pour demander le retrait du pacte de responsabilité, rebaptisé "plan Hollande-Gattaz". A Paris, la mobilisation a lieu cet après-midi.
Les grèves et les manifestations "pour les salaires, l'emploi, la protection sociale, les services publics" visent en premier lieu le pacte de responsabilité, approuvé par les syndicats réformistes (CFDT, CFE-CGC, CFTC) et le patronat. "Le gouvernement l'a décidé, le patronat l'a engendré, retrait du plan Hollande-Gattaz", scandait le millier de manifestants à Rouen (3.000 selon les organisateurs).
Côté grèves, le trafic aérien était légèrement perturbé avec des retards de plus de 30 minutes enregistrés notamment à Orly, Roissy, Lyon ou Toulouse. L'aviation civile avait anticipé la journée en demandant lundi aux compagnies de réduire leurs vols de 30% aux aéroports parisiens (Orly, Roissy et Beauvais) et de 20% à Lyon, Marseille, Lille
et Toulouse.
Aucune perturbation n'était en revanche signalé à la RATP et à la SNCF. Fer de lance de la mobilisation, Jean-Claude Mailly, numéro un de FO, dénonce "un pacte de complaisance", qui ne prévoit "rien" en contrepartie des 30 milliards d'euros de baisses de charges concédées aux entreprises. Son homologue de la CGT Thierry Lepaon s'en prend lui à un "pacte d'irresponsabilité" en faveur "d'un patronat assisté".
Le gouvernement n'entend pas pour autant renoncé. "Les choses avancent, on est tout prêt de l'aboutissement sur la partie coût du travail et fiscalité", a déclaré mardi devant des journalistes le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, qui prévoit d'engager sa responsabilité en avril devant le Parlement sur ce projet.
"Pas des manif anti-Hollande"
Malgré la proximité avec le premier tour des municipales dimanche, les leaders syndicaux se défendent de visées politiques. La mobilisation "n'a rien à voir avec les élections" et reste dans "un registre social et syndical", a assuré M. Mailly. Ce ne sont "pas des manifestations anti-Hollande", a renchéri son homologue de la CGT.
A Paris, le cortège part en début d'après-midi de Montparnasse vers les Invalides avec en tête les dirigeants des centrales, Thierry Lepaon (CGT), Jean-Claude Mailly (FO), Annick Coupé (Solidaires) et Bernadette Groison (FSU).