Trois hommes et une femme étaient jugés à Paris pour avoir dévalisé au moins 14 personnes, après les avoir droguées avec un mélange d’alcool et de GHB. Le préjudice total des différents vols s'élèverait à au moins 120 000 euros.
Le tribunal judiciaire de Paris a condamné ce mercredi trois hommes et une femme à des peines de huit mois à trois ans d’emprisonnement, pour avoir volé au moins quatorze personnes après les avoir droguées. Les prévenus devront également payer un total de plusieurs dizaines de milliers d'euros à leurs victimes, en réparation de leurs préjudices matériel et moral.
Déjà en détention, le principal prévenu, Amine A., âgé de 29 ans, a été condamné à une peine de quatre ans de prison dont trois ans ferme. Son complice et ami, Makan K., 30 ans, qui avait une licence de taxi au moment des faits, a été condamné à trois ans d’emprisonnement dont deux ans ferme. Ce dernier, qui comparaissait libre, a été placé sous mandat de dépôt à l'issue du jugement et envoyé directement en prison.
Les deux autres prévenus, le père et la mère d'Amine A., ont été respectivement condamnés à huit mois d’emprisonnement à effectuer sous bracelet électronique et à 12 mois de prison avec sursis. Pour avoir exprimé son mécontentement à la suite du jugement, Samia B., âgée de 48 ans, a été contrainte de sortir de la salle d'audience sur ordre du président du tribunal.
Les quatre prévenus étaient poursuivis pour vol en bande organisée, administration de substance nuisible et usage frauduleux d'un moyen de paiement.
Le GHB, une puissante drogue de synthèse
Les faits se sont déroulés entre septembre 2020 et octobre 2021 à Paris et en proche banlieue. A chaque fois, les voleurs suivaient le même mode opératoire : en sortant de discothèques ou de bars de nuit, les victimes pensaient prendre un véhicule VTC. Le chauffeur les faisait monter à l'avant et leur proposait un dernier verre qui s'avérait être un mélange d'alcool et de GHB, une puissante drogue de synthèse.
A leur réveil, chez elles ou dans la rue, les victimes, hagardes et avec des souvenirs flous, découvraient qu'elles avaient été délestées de leurs cartes bancaires, montres de luxe, bijoux et autres objets de valeur. Il fallait plusieurs jours aux victimes pour que leurs souvenirs reviennent, avant de pouvoir porter plainte.
Alors que les trois membres de la même famille étaient officiellement "sans ressources", les enquêteurs ont retrouvé à leur domicile "des produits de luxe" et découvert que leurs comptes bancaires étaient bien remplis.
Au total, le préjudice des différents vols s'élèverait à au moins 120 000 euros.