Près de 20 000 décès liés à la chaleur, une première dans l'histoire contemporaine de la France. La canicule de juillet 2003 a particulièrement touché l'Île-de-France et a mis en exergue les problématiques d'isolement et d'urbanisme. 20 ans plus tard, alors que les phénomènes de sécheresse se multiplient sur le territoire, que retenir de cette tragédie ? "Canicule 2003, l'été meurtrier", un documentaire à voir ce jeudi sur France 3 Paris/Île-de-France.
Pompiers, élus, infirmiers, urgentistes, journalistes, responsables des pompes funèbres... Dans ce documentaire de Lionel Boisseau, tous les professionnels confrontés à la canicule 2003 revivent et racontent cet été meurtrier.
Juillet 2003, la chaleur atteint des sommets et le mot canicule est sur toutes les lèvres. À la fin du mois, les hôpitaux sont saturés et pourtant, les médecins ne font pas encore le lien avec la température. C'est un article de Marc Payet, dans le Parisien, qui alerte pour la première fois sur les effets dévastateurs de la canicule en cours.
Début août, la station météo de Paris-Montsouris alerte finalement sur l'accumulaiton de températures anormalement élevées. La canicule arrive avec un niveau de durée exceptionnelle. Le 6 Août, on atteint presque 40°c à Paris. Les services de santé et les pompiers voient leur activité augmenter, il n'y a plus de doute, la France est en pleine canicule.
Des milliers de morts
Premiers concernés, les seniors commencent à être victimes de malaises ou d'hyperthermie. La situation s'aggrave et ressemble de plus en plus à une crise sanitaire mais les autorités restent dans le déni. Les hôpitaux dénoncent l'inactivité du gouvernement.alors que les personnes âgées défilent dans les services d'urgence. Dans les EPHAD, c'est la panique, le système D, tous les linges sont humidifiés et les ventilateurs tournent à plein régime. Cela ne suffira pas.
Pour la première fois, un nombre de morts "liées à la chaleur" est publié dans les journaux. Les conseils pour se raffraichir pullulent, mais les corps s'accumulent, l'Institut médico-légal ferme, certains transports sont immobilisés et bientôt, on manque de place pour stocker les cadavres. Des entrepôts de Rungis sont réquisitionnés pour installer les défunts. On compte alors près de 2 000 morts en Île-de-France. À la fin de l'été, ils seront presque 20 000 dans tout le pays.
Si la mémoire collective se souvient de cette tragédie, qu'en retire-t-elle ? La région est-elle prête à faire face à de nouveaux épisodes caniculaires ? Comment se préparer aux enjeux climatiques du réchauffement global ?
Un documentaire de Lionel Boisseau diffusé ce soir sur France 3 Paris-Île-de-France et à (re)découvrir dans La France en Vrai sur idf.france3.fr