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DOCUMENTAIRE. "Quelques heures d'évasion" : au cœur du parloir avec les visiteurs de prison

C'est un endroit où deux mondes se rencontrent. Une pièce sans barreau, sans plexiglass, juste en face à face. Une table, deux chaises et une multitude de paroles entre deux inconnus... Le film "Quelques heures d'évasion" dresse le portrait intime de trois visiteurs de prison. Trois bénévoles formidables dont le rôle est devenu capital dans la vie de certains détenus.

"Quelques heures d'évasion" nous fait entrer, à l'aide de trois bénévoles visiteurs de prison, dans l'intimité des détenus. Dans ces maisons d'arrêt ou ces centres de détention, Elise, Cécile et Henri ne connaissent personne. Et pourtant, dès qu'ils ont un instant, ils s'enferment de leur plein gré pour apporter dans le parloir, un souffle du dehors. Une bouffée d'air frais qui traverse le béton jusqu'au coeur des prisonniers. Un espace de liberté. 

À chacune des visites d'Elise, c'est une porte de cellule qui s'ouvre sur le monde extérieur. Elle qui a rendu visite à son père très tôt dans un de ces endroits coupés du monde, elle ne voit pas les murs mais les cellules, et à l'intérieur, les histoires des personnes qui les peuplent. Ce qu'elle vient chercher dans ce parloir, c'est aussi ce qu'elle apporte, un bout d'humanité, coincé entre les lois et le regard de la société.  

Une autre visiteuse, elle, arbore un froncement de sourcils réprobateur sous ses cheveux gris parfaitement peignés. Cécile ne juge pas, elle s'inquiète. C'est la "mamie-gâteau" de la prison. Elle apporte des friandises à son détenu préféré, mais le réprimande quand il passe toute sa nuit sur la console de jeux. Cécile a toujours fait du bénévolat et ce ne sont pas quelques malfrats qui vont lui faire peur. Entre deux leçons de morale, elle écoute. Et surtout, elle sourit, avec le regard entendu de ceux qui comprennent les souffrances de la vie. En prison, elle ne vient pas chercher le frisson, mais part à la rescousse d'un monde abandonné. 

Henri a une approche plus professorale mais tout aussi tendre. Il compte exactement six portes entre le parloir et la liberté. Il offre une demi-journée de son temps depuis précisément cinq ans. Son acolyte à lui est un détenu étranger passionné par la langue de Molière, qu'il pratique de mieux en mieux. Alors Henri lui apporte des poèmes. Beaucoup.  Et des textes aussi, de Victor Hugo surtout. Tous ont pour thème la liberté. Le visiteur écrit, le détenu lit, mais ensemble, ils s'émerveilent des mêmes tournures de phrase, des mêmes effets de style et imaginent un monde meilleur sous la plume de leurs idoles. Libérer la parole d'un prisonnier, c'est déjà abaisser les murs d'une prison. 

Les éclats de rire tâchent les murs blancs, les sourires illuminent la pièce et pour un temps, c'est tout un monde d'émotions qui tourbillonent dans quelques mètres carrés.

Installez-vous. Exceptionnellement, on rajoute rajoute une troisième chaise autour de la table. 

"Quelques heures d'évasion", un film de Charlotte Marie en replay sur france.tv/idf

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