DOSSIER. La commotion cérébrale, menace omniprésente qui plane sur les terrains de rugby

Un joueur de l'équipe de France au sol lorq du match France-Afrique du Sud de 2022
DOSSIER. La commotion cérébrale, menace omniprésente dans le monde du rugby ©France 3 PIDF

Les commotions cérébrales, un mot qui fait peur dans le monde du rugby. La région est pourvoyeuse de trois gros clubs chez les hommes, deux grands clubs professionnels du côté des femmes. Dans ces clubs, on prend ces traumatismes très au sérieux. Le Stade Français Paris a ouvert ses portes à notre rédaction.

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En novembre 2022, la France s'impose face à l'Afrique du Sud 30 à 26. Au-delà du score, un chiffre a fait beaucoup parler au cours de ce qui fut un duel très physique. Cinq joueurs ont été victimes de commotions cérébrales. "La commotion cérébrale c'est, suite à un choc direct ou indirect à la tête, l'expression d'un symptôme lié à ce choc qui peut être une perte de connaissance, des maux de tête, des nausées, des vomissements" décrit le docteur Elliot Rubio, médecin du sport pour le Stade Français Paris. 

Les commotions cérébrales sont en augmentation dans un rugby plus rapide, plus physique avec des joueurs qui ont gagné en masse musculaire. Un protocole médical strict a été mis en place pour les protéger avec une surveillance accrue durant 48h et un examen approfondi avant le retour à la compétition.

Par ailleurs, en cas de choc, à la moindre suspicion, le joueur doit quitter le terrain par précaution. C'est arrivé récemment à Lester Etien, joueur du Stade Français Paris: "c'est positif de prendre la décision à la place du joueur parce que la réflexion du joueur n'est pas du tout bonne (...) quand on est dans le match on a pas du tout envie de sortir et on peut pas réfléchir aussi facilement qu'un médecin de match". Car même s'il ne perd pas connaissance, le joueur peut souffrir d'une commotion cérébrale qui peut avoir de lourdes conséquences selon Elliot Rubio : "à moyen terme on peut avoir des symptômes sur la labilité émotionnelle qui vont se développer : être irritable, anxieux, diminuer ses interactions sociales, avoir des troubles du comportement. Le versant cognitif va aussi être atteint puisqu'on peut avoir des gens qui vont avoir des troubles de la concentration par exemple." 

Des entraînements préventifs 

Lors des entraînements, Gonzalo Quesada, manager du Stade Français Paris met en place des exercices visant à la prévention des risques de commotions notamment lors des plaquages. "On fait des techniques de plaquage où, pour respecter la règle et surtout pour éviter de se trouver tête contre tête, on travaille sur ce double-objectif où la santé des joueurs est le principal".

Selon Thomas Lombard, ancien rugbyman international et directeur général du Stade Français Paris, il reste des progrès à faire : "il y a encore beaucoup de chemins à explorer, on attend beaucoup de la médecine là-dessus pour pouvoir nous épauler et nous faire adopter les bonnes pratiques". La réflexion est encore de mise pour mettre en place de nouvelles actions et protéger encore mieux les joueurs. 

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