Avec plus de 30 millions de visiteurs en 2022, Paris reste la première ville touristique du monde devant Dubaï et Amsterdam. Rien que pendant la dernière saison estivale, l’Île-de-France a enregistré 45 millions de nuitées en hébergements touristiques. Ce chiffre inclut les locations saisonnières. Or les Jeux Olympiques de Paris en 2024 risquent de faire exploser la demande...
“On sait que l'offre touristique classique d'hôtellerie est insuffisante. La location meublée est un acteur incontournable pour les Jeux olympiques pour aider à accueillir le mieux possible les touristes.” Selon Dominique Debuire, président de l'Union nationale pour la promotion et le développement de la location de vacances.
“Vu la demande, à peu près toute personne qui possède un appartement est éligible pour pouvoir louer à Paris.”
Cécile Nlend, juriste chez PAP, la plateforme de particulier à particulier.Le Mag Immo
Avis donc aux propriétaires de logements situés dans des zones centrales ou bien desservies par les transports en commun. C’est le cas de Carole qui loue sa résidence principale parisienne de façon ponctuelle sur Airbnb depuis 2015. Elle envisage de proposer son appartement pendant les Jeux Olympiques sans avoir encore bloqué les dates de réservation.
“J'ai vu qu'il y avait déjà des questions posées par un certain nombre d'hôtes à Paris qui avaient déjà reçu des demandes pour 2024 pour les JO, avec des périodes assez longues, d’environ un mois.” s’étonne la propriétaire.
Hausse des prix... et du degré d’exigence
Pour la cérémonie d'ouverture, la capitale attend 600 000 spectateurs sur les quais de la Seine. Les prix de location saisonnière risquent de grimper à vue d’œil selon Dominique Debuire : “Il y aura certainement une inflation, plus on se rapprochera de la date des JO. C'est la loi de l'offre et de la demande.”
Mais attention, la demande risque de se montrer exigeante, donc l’offre doit être à la hauteur des attentes des touristes venus du monde entier pour cet événement prestigieux, à en croire la juriste de PAP: “Aujourd'hui, en locations saisonnières, il n'y a pas les mêmes critères que pour l'habitation principale. Mais il y a un minimum de standing et de confort qui va être demandé. Je pense qu'il n'y a pas de critères légaux, mais ça va être vraiment concurrentiel et donc il faudra être compétitif.”
Carole l’a déjà bien compris. Elle mise donc davantage sur le casting que sur le tarif : “Il vaut mieux avoir des gens sympa qu'un prix très élevé. Parce que c’est quand même chez moi.” précise la propriétaire.
Des règles à respecter pour les propriétaires et les locataires
Que l’on soit propriétaire ou non, sauf s’il s’agit d’un logement social, on peut louer ou sous-louer son habitation quand on est locataire. À conditions de répondre à certaines règles, rappelle Cécile Nlend :
“On peut le faire si on a l'autorisation du propriétaire. Mais vous n'êtes pas censés en tirer un bénéfice, c'est-à-dire que vous n'êtes pas censés percevoir plus que ce que vous-même, vous versez au propriétaire.”
Il faut également faire une déclaration préalable de location saisonnière auprès de la mairie. Et si ce n'est pas votre habitation principale, il faut parfois demander une autorisation.
Il peut être utile de vérifier que ce n'est pas interdit par la copropriété et judicieux de prévenir ses voisins de nuisances sonores éventuelles.
Quant au risque de casse ou autre dans votre logement, la juriste précise qu’une assurance s’avère indispensable : “Soit vous assurez vous-même votre logement pour le compte des locataires, soit vous vérifiez que les locataires font le nécessaire pour assurer le logement pendant leur occupation.”
Et si on passe par une plateforme de location saisonnière, c’est en général la plateforme qui s'occupe de l'assurance. Mais mieux vaut vérifier que c’est inclus dans le contrat, et bien relire entre les lignes, comme souvent avant de signer...
Le Mag Immo, le dimanche à 12h25 puis sur France.TV