Les communistes parisiens vont-ils faire liste commune avec le Parti Socialiste dès le premier tour des municipales? Depuis jeudi, les militants votent. Le scrutin sera clos ce samedi à 18 heures. Les résultats seront connus dans la soirée.
Depuis jeudi, les adhérents parisiens du parti - environ 2.000 à la veille du scrutin - étaient appelés à s'exprimer dans leurs sections d'arrondissement sur la stratégie du parti pour les élections municipales à Paris. Au choix
- s'allier dès le premier tour avec le Parti socialiste, proposition retenue majoritairement par le conseil départemental du PCF
- constituer des listes communes avec presque toutes les composantes du Front de gauche, dont le Parti de gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon.
Un vote qui s'annonce serré
Même si le numéro un communiste, Pierre Laurent, s'est prononcé publiquement pour le premier choix, le vote s'annonce serré, de l'avis de tous à gauche.
Sur fond d'affaire Leonarda rajoutant, dans les rangs de la gauche, à l'impopularité du gouvernement, la loyauté des communistes à l'égard de leurs dirigeants pourrait finalement peser moins lourd dans la balance que le souhait d'exprimer une certaine colère contre les socialistes.
Le Parti de gauche a logiquement attisé ce sentiment. "Alors que la jeunesse se lève contre les conséquences inhumaines de la politique de Manuel Valls, est-il possible concrètement de faire des listes communes avec ses amis à Paris ?", a écrit vendredi sur son blog Alexis Corbière, un des deux conseillers de Paris du PG avec Danielle Simonnet, la candidate à la mairie.
A Paris les communistes gèrent la ville avec Bertrand Delanoë (PS) depuis treize ans, et s'étaient alliés aux socialistes dès le premier tour des municipales en 2001 et 2008. Dans l'équipe d'Anne Hidalgo on affirme que reconduire cette alliance est "un atout extrêmement important pour que la gauche soit en mesure de l'emporter à Paris face à la droite".
Le Front de gauche risque-t-il l'implosion si PG et PCF sont désunis à Paris?
Il y a dix jours, un proche de Jean-Luc Mélenchon, Eric Coquerel, avait affirmé que "l'avenir du Front de gauche est en cause" avec ce vote communiste parisien.
La fédération PCF de la capitale veut néanmoins dédramatiser. "Y compris dans le cadre d'une alliance avec le PS on continuera à porter les couleurs du Front de gauche", assure son patron, Igor Zamichiei. "On souhaite que le groupe FG (10 élus au Conseil de Paris dont 8 PCF et 2 PG, continue d'exister même si on a fait campagne sur des listes différentes... Et puis on sait très bien qu'on va se retrouver avec nos partenaires pour les européennes".
Ecoutez les explications de Daïc Audouit