Des milliers de manifestants ont défilé ce jeudi à Paris, de la place de l’Opéra jusqu’à la place de la Bastille. Cette douzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites survient à la veille de la décision du Conseil constitutionnel.
A la veille de la décision des Sages concernant la réforme des retraites, la manifestation parisienne contre le projet s'est élancée de la place de l’Opéra vers 14h30 ce jeudi. Le cortège a pris la direction de la place de la Bastille en passant par l'avenue de l'Opéra, la rue de Rivoli et la rue Saint-Antoine.
En trois mois de mobilisation, il s’agit de la 12e journée d’action organisée par l’intersyndicale. La manifestation est à suivre en direct sur le compte TikTok de France 3 Paris Île-de-France.
Près de 400 000 personnes ont participé à la manifestation ce jeudi à Paris, selon la CGT - soit autant que la semaine dernière selon le syndicat. La préfecture de police a, elle, comptabilisé 42 000 manifestants dans la capitale. Un chiffre en baisse par rapport à la précédente mobilisation du 6 avril : 57 000 personnes avaient défilé dans la capitale, selon la PP.
Le Conseil constitutionnel sous haute surveillance
Un important dispositif policier a été déployé devant le Conseil constitutionnel, logé dans le Palais Royal. De nombreux membres des forces de l’ordre sont restés positionnés autour de l’institution, lors du passage du cortège.
Jets de projectiles, charges policières… Des heurts entre forces de l’ordre et manifestants ont notamment éclaté à proximité de l’hôtel de ville.
D'importantes tensions sont également survenues à Bastille. A 18, la préfecture de police de Paris a communiqué un bilan de 36 interpellations dans la capitale, et de 10 blessés parmi les forces de l'ordre.
"Le mouvement est loin d'être fini"
Peu avant le départ du cortège parisien, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a affirmé que le combat syndical contre la réforme des retraites était "loin d'être terminé", en souhaitant "qu'il y ait de grandes mobilisations populaires le 1er mai".
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"Contrairement à ce qu'espère le gouvernement, le mouvement est loin d'être fini", a ajouté Sophie Binet, à ses côtés. La nouvelle secrétaire générale de la CGT a rappelé la détermination du mouvement à obtenir la "non promulgation" de la réforme.
Une action surprise au siège de LVMH
Peu avant le rassemblement à Opéra, des manifestants ont envahi pendant plusieurs minutes le siège de LVMH à Paris, au 22 avenue Montaigne. L’action a été menée par des cheminots et des travailleurs de la santé, de l'éducation et d'autres secteurs en grève, munis de fumigènes et de banderoles.
Plus de 400 grévistes sont partis d'une assemblée générale interprofessionnelle à Gare de Lyon, pour rejoindre en métro le siège du géant du luxe, à proximité des Champs Elysées. La semaine dernière, des militants syndicaux avaient déjà envahi un immeuble du 2e arrondissement où se situent des bureaux du gestionnaire d'actifs BlackRock, pendant une vingtaine de minutes.
A noter par ailleurs que la CGT a appelé à une reprise de la grève reconductible des éboueurs parisiens à partir de ce jeudi. L'incinérateur d'Ivry-sur-Seine a notamment été de nouveau bloqué par des manifestants ce jeudi matin.
Du côté des transports, le trafic est "quasi normal" pour le RER et le métro, selon la RATP.
Un arrêté pour interdire les manifestations aux abords du Conseil constitutionnel dès jeudi soir
Après un passage en force de la loi le 20 mars, avec l’utilisation du 49.3, le Conseil constitutionnel annoncera vendredi s’il valide ou censure - partiellement ou en totalité - la réforme, dont la mesure principale prévoit le recul de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Les Sages devront aussi se prononcer sur un possible référendum d'initiative partagée (RIP).
Les manifestations aux abords du Conseil constitutionnel seront interdites dès jeudi soir, selon un arrêté préfectoral en vigueur jusqu'à 8h samedi matin. Une annonce faite après une tentative de blocage de l'institution, ce jeudi matin. L'action, menée avec des poubelles et des fumigènes, a donné lieu à quatre interpellations. Vendredi, un rassemblement est programmé en fin d'après-midi sur le parvis de l'hôtel de ville, à l'appel de plusieurs syndicats.
