Pour cette douzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites et à la veille de la décision du Conseil constitutionnel attendue ce vendredi, les éboueurs et l'ensemble de la filière déchets et assainissement organisent plusieurs piquets de grève sur des sites stratégiques.
La grève de l'ensemble des métiers de la filière déchets et assainissement reprend du service ce jeudi 13 avril, à l'occasion de la douzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Objectif affiché : "transformer les rues de Paris en décharge publique jusqu'au retrait de la réforme", détaille le communiqué de la CGT FTDNEEA. Ce nouveau préavis de grève, "reconductible et indéterminé", marque l'acte 2 de la mobilisation de la filière, alors que leur première mobilisation avait pris fin le 29 mars dernier, laissant derrière elle 10 000 tonnes de déchets dans les rues de la capitale.
Blocage en cours à Ivry-sur-Seine
L'incinérateur d'Ivry-sur-Seine était bloqué ce matin par une centaine de militants et de grévistes qui se sont assurés qu'aucun camion n'entre ou ne sorte du site. Sophie Binet, la nouvelle secrétaire générale de la CGT est venue leur rendre visite, l'occasion de leur réitérer son soutien : "Ce n'est pas le dernier jour de mobilisation, on va se revoir encore beaucoup", "sauf si Macron retire" le texte, a-t-elle assuré.
Une trentaine d'éboueurs de la mairie de Paris ont participé à ce piquet de grève, arborant pour certains des autocollants en forme d'avertissement, "pas sans nous!", sur fond d'anneaux olympiques. Sophie Binet a souligné l'importance d'être sur le terrain auprès des grévistes, dont certains le sont depuis "plus de 40 jours", signe de leur "grande détermination". Des métiers "impossibles à exercer après 60 ans", a-t-elle ajouté.
D'autres sites bloqués
Aux abords du centre de tri de Romainville, un barrage filtrant a été mis en place ce jeudi matin. L'occasion pour Kamel Brahmi, secrétaire général de la CGT Seine-Saint-Denis de venir à la rencontre des salariés. "L'activité a été passablement perturbée, il y a ce qu'on appelle un blocage", a-t-il expliqué au micro des journalistes de France 3 Paris IDF Marion David et Floriane Olivier. Mais le site a rapidement été débloqué par les salariés qui se rendaient à la manifestation parisienne.
Aurélie Trouvé, députée France Insoumise de la neuvième circonscription de Seine-Saint-Denis était également en déplacement à Romainville. "Je suis en soutien d'un appel à bloquer le centre de tri et de déchets. [...] Je suis en soutien à la grande grève des éboueurs qui ont des conditions de travail pénibles et à qui on va demander de travailler deux ans de plus. Ce qui veut dire deux ans de dur labeur en plus, et deux ans de belle retraite en moins", a-t-elle expliqué au micro de France 3 Paris.
D'autres sites ont été débloqués par les forces de l'ordre, comme les garages de camions-bennes de Romainville et d'Aubervilliers. Mais celui d'Aubervilliers était à l'arrêt en raison de la grève des agents, a indiqué une source policière. Des barrages filtrants ont aussi été mis en place par des manifestants devant l'incinérateur de Saint-Ouen, d'après la même source.