Les énormes pertes d'Autolib' seront-elles le prochain fiasco de Paris ?

Le journal "Le Monde" révèle que le groupe Bolloré, opérateur d'Autolib', remet "la pression sur le syndicat mixte Autolib’ Vélib’ Métropole (SAVM) en réclamant, pour éponger la dette, 40 millions d’euros par an aux 98 communes qui le composent

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C'est un peu comme le "serpent de mer" : les pertes générées par Autolib' refont surface au moment où l'on s'y attend le moins. Et elles sont encore plus grosses que la fois précédente.

La dernière fois qu'on les avait vues, c'était en décembre 2016, à l'occasion du cinquième anniversaire d'Autolib. Et déja, à l'époque, on les trouvait colossales par rapport à tout ce qui avait été dit pour justifier la mise en place du service d'autopartage. Fin 2016 pourtant, Bolloré envisageait un déficit de l'opération de l'ordre de 180 millions d'euros ! Et chacun découvrait à cette occasion la manière dont le contrat avait été négocié entre la Mairie de Paris et un "grand fauve" du monde des affaires. Concrètement, au delà d'un montant de 60 millions d'euros de pertes, c'est le contribuable qui se chargeait des pertes.



Mentalement déjà, chacun alors faisait de tête la soustraction, et l'on avait déja compris que l'opération 180 moins 60 laissait 120 millions à la charge du contribuable !
La mairie de Paris avait alors indiqué qu'il fallait voir, et qu'elle demandait un audit de la situation à une société spécialisée. Fin de l'épisode. Le contribuable parisien, lui, avait préféré oublier un peu le problème au fond du tiroir, en espérant qu'il ne remonte pas trop vite.



De retour à la surface, les dettes sont passées cette fois à près de 300 millions d'euros, 293,6 pour être précis, soit 113 millions de plus ! Et à ce stade, même le groupe Bolloré s'inquiète. En tout cas, il fait savoir qu'il serait temps de commencer à éponger le déficit. Il demande donc aux 98 communes réunies au sein du syndicat mixte SAVM de lui verser chaque année 40 millions d'euros jusqu'à la fin du contrat de délégation de service public, en 2023. Soit 240 millions pendant la période.

Car le contrat n'a pas changé entre temps et si la dette a augmenté de manière exponantielle, la part de Bolloré dans les pertes est restée, elle, à 60 millions d'euros.


Une issue introuvable

Déja engluée dans l'interminable changement d'opérateur Velib'/Smovengo, Anne Hidalgo cherche depuis longtemps une issue à ce dossier, sans pouvoir, pour l'instant, la trouver.

Signé en 2011 par Bertrand Delanoë, le service Autolib' était alors présenté, de part et d'autre, comme une première mondiale qui révolutionnerait les modes de déplacement et de vie dans les grandes villes. Pour Bolloré, c'était l'occasion de montrer la fiabilité de ses batteries et sa confiance dans l'avenir des véhicules électriques.
Autolib' devait ne rien coûter au contribuable, (hormis une subvention pour l'installation des stations), et le groupe Bolloré affirmait même en attendre 56 millions de bénéfice net en fin d'opération.


Une rentabilité surévaluée ou survendue

Mais six ans et demi plus tard, il s'avère que la rentabilité et le plan d'exploitation ont été largement sur évalués. Même si le nombre d'abonnés n'a cessé d'augmenter durant les six premières années, la rentabilité des locations est bien en dessous des prévisions. Et puis l'époque a changé très vite et l'apparition de multiples offres de modes de déplacement (2 roues électriques, patages en tous genres ou VTC) ont largement modifié les conditions d'activité d'Autolib'.

La bataille autour de ce dossier est loin d'être terminée. A la lecture de l'article du Monde, ce jeudi 31 mai, les élus du syndicat mixte Autolib SAVM ont publié un long communiqué par lequel ils précisent la position du SAVM et où ils précisent qu'ils contestent les méthodes (de calcul et de gestion) du groupe Bolloré

Mais à deux ans des élections municipales dans lesquelles Paris sera un objectif extrêmement convoité par beaucoup, l'arrivée, à la une de l'actualité, de ce dossier difficile est un vrai nouveau coup dur et une vraie menace pour la maire (PS) Anne Hidalgo.

©France 3 Paris

 

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