L'explosion en janvier 2019 rue de Trévise, à Paris, avait fait quatre morts et des dizaines de blessés. Le parquet a indiqué ce vendredi que les juges d'instruction ont annoncé le 17 octobre avoir terminé leurs investigations sur ces faits.
Le matin du 12 janvier 2019, rue de Trévise dans le 9e arrondissement, une explosion avait tué quatre personnes, dont deux pompiers. 66 personnes avaient été blessées et environ 400 sinistrées.
Près de 5 ans après, les juges d'instruction ont annoncé le 17 octobre avoir terminé leurs investigations sur l'explosion. Les parties peuvent adresser aux juges d'instruction leurs observations ou des demandes d'actes.
Il reviendra ensuite au parquet de prendre ses réquisitions, puis les magistrats instructeurs ordonneront ou non un procès devant le tribunal correctionnel.
"On a déjà perdu tellement de temps dans cette affaire... Que la justice passe enfin", a réagi Me Olivier Morice, avocat en partie civile.
La mairie de Paris et le syndic de l'immeuble mis en examen
Dans cette information judiciaire ouverte fin janvier 2019, la mairie de Paris et le syndic de copropriété de l'immeuble sont mis en examen pour "homicides et blessures involontaires" et "destruction, dégradation ou détérioration par l'effet d'une explosion ou d'un incendie".
L'entreprise de BTP Fayolle, chargée en novembre 2016 d'effectuer des travaux sur le trottoir, est placée sous le statut de témoin assisté. De son côté, GRDF n'est visé par aucune poursuite.
Pour prononcer les mises en examen, les magistrats du pôle accidents collectifs du tribunal de Paris se sont appuyés sur deux rapports d'expertise.
Un premier rapport, en décembre 2019, a conclu qu'un affaissement du sol, sous le trottoir, avait provoqué la rupture d'une canalisation de gaz, entraînant une accumulation de gaz naturel à l'origine de l'explosion.
Dans ce document, les experts avaient relevé des "manquements" du service de voirie de la Ville, notamment dans la réfection du trottoir, sans incriminer GRDF.
Puis dans un rapport définitif en mai 2020, ils avaient de nouveau pointé un "défaut de vigilance" de la Ville de Paris et mis en cause le syndic de copropriété de l'immeuble pour avoir tardé à réparer la fuite d'un collecteur d'eaux usées.
GRDF mis en cause dans le volet civil
La fin des investigations avait été annoncée une première fois en décembre 2021.
Mais la Ville de Paris avait obtenu fin mars 2022 de la cour d'appel que soit ordonnée une contre-expertise, ce qui avait rouvert le dossier.
Dans cette contre-expertise rendue le 30 juin, un collège d'experts a relevé cinq "fautes" sans contredire les deux rapports précédents.
Dans le volet civil, la responsabilité de GRDF est cependant soulignée : des rapports ont conclu que la corrosion de la canalisation de gaz couplée à un affaissement du sol dû à une infiltration d'eau étaient à l'origine de la rupture de cette canalisation.