Explosion rue de Trévise : 4 ans après le drame, les victimes se battent toujours pour être indemnisées

Les associations de victimes de l'explosion de la rue de Trévise à Paris déplorent les lourdeurs et lenteurs de la procédure d'indemnisation, quatre ans après le drame. Une cérémonie d'hommage sera rendu ce jeudi 12 janvier.

Fin novembre 2022, près d'un an après l'annonce d'un accord-cadre permettant des indemnisations sans attendre les issues judiciaires, huit victimes avaient été indemnisées pour un montant total de 107.000 euros, selon des documents que l'AFP a pu consulter.
Bien loin des quelque 400 victimes rassemblées par les deux associations, et au regard des 20 millions d'euros abondés par la Ville de Paris pour le fonds d'indemnisation. "Il y a beaucoup de blocages", regrette, Dominique Paris, présidente de l'association Trévise Ensemble selon laquelle "des dossiers versés en juin n'ont toujours pas reçu d'offre". "C'est un travail colossal qui nous replonge dans le sinistre, 4 ans après", ajoute-t-elle.

4 morts, 66 blessés et quelque 400 riverains sinistrés

Le 12 janvier 2019, une très forte détonation provoquée par une fuite de gaz devant le 6 rue de Trévise avait fait 4 morts, 66 blessés et quelque 400 riverains sinistrés. "On pensait que ça allait être fluide mais ça ne l'est pas", ajoute Linda Zaourar, présidente de Vret (Victimes et rescapés de l'explosion de la rue de Trévise), l'autre association. Elle reproche à l'expert en sinistres Sedgwick, gestionnaire du dossier, des "difficultés" ou des "refus" pour "ouvrir des dossiers", mais aussi des "discussions sans fin pour discuter des préjudices".

Réuni mi-décembre, le comité de suivi fait état d'une "procédure particulièrement lourde" quand le préjudice allégué dépasse 100.000 euros, ce qui "suppose de coordonner jusqu'à huit agendas différents", dont ceux des experts mandatés par chacun des cinq assureurs. "On a l'impression qu'ils veulent gagner du temps", soupire Linda Zaourar. Contacté par l'AFP, Sedgwick n'avait pas réagi lundi.
Même si les deux coordonnateurs choisis par la déléguée interministérielle d'aide aux victimes (Diav) "sont en appui", "le système n'est pas du tout satisfaisant", acquiesce la maire (Horizons) du IXe arrondissement Delphine Bürkli.

Une contre-expertise devrait être rendue d'ici fin février

Fin novembre, 161 personnes physiques et 9 personnes morales avaient adhéré à l'accord-cadre et transmis leur déclaration de sinistre à Sedgwick, qui avait formulé 44 offres d'indemnisation, pour un total de 607.000 euros.

Le 17 janvier 2022, le Conseil de Paris avait voté à l'unanimité cet accord dans un contexte de vives critiques à l'encontre de la maire Anne Hidalgo, accusée par les victimes de se désintéresser de leur sort et de faire traîner le dossier. La mairie de Paris est mise en examen dans le volet pénal du dossier, comme le syndic du 6 rue de Trévise. Une contre-expertise très attendue, demandée par la mairie, doit être rendue d'ici fin février.

Source AFP

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