Depuis mercredi 1er novembre, c'est la trêve hivernale. Pendant cinq mois, les propriétaires ont interdiction d'expulser les locataires pour impayés. Mais juste avant cette période, des Franciliens ont été contraints de quitter leur résidence.
À 69 ans, Hamady Diallo veut garder espoir malgré l'expulsion de son foyer de travailleurs. LE 4 octobre, il a eu à peine cinq minutes pour quitter le logement où il vivait depuis 40 ans. Une expulsion pour 679 euros de dettes, "avec des huissiers et des policiers".
Depuis quelques semaines, il est relogé par le 115 dans une petite chambre d'hôtel à Gennevilliers. Une solution précaire que subit aussi un jeune réfugié guinéen. La veille de la trêve hivernale, alors qu'il rentrait du travail, il a été expulsé de son logement. "Je n'ai même pas mes médicaments, tous mes traitements sont à la maison. Il fallait me prévenir pour que je puisse au moins prendre mes affaires, mes papiers" dénonce Mamadou.
Le jour précédent, la justice avait suspendu son expulsion : "Là, on gagne le lundi et le mardi monsieur est expulsé. Je n'avais jamais vu ça, c'est fou", témoigne Anne Caillet, l'avocate du réfugié guinéen.
Une solution aberrante selon son avocate qui a saisi le tribunal pour que le bailleur social le reloge. "Ce que choisit de faire l'Etat c'est d'expulser, de prendre en charge des nuits d'hôtels au compte-goutte mais qui, à la nuit, coûtent le double voire le triple de ce que coûte le loyer en cas de maintien. Pour une personne seule, on va avoir des frais qui avoisinent les 1 000 euros pour un mois d'hébergement d'urgence".
Mamadou est hébergé à l'hôtel jusqu'au 10 novembre. Il redoute une mise à la rue la semaine prochaine.