Extrême-droite : 500 manifestants défilent à Paris à l'appel de l’Action française

Après avoir suspendu l’interdiction d’un colloque de l’Action française samedi, le tribunal administratif de Paris a également suspendu celle d’une manifestation organisée par le mouvement. Les militants royalistes ont défilé ce dimanche de la place de l’Opéra jusqu'à la statue de Jeanne d'Arc, place des Pyramides.

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Une "seconde victoire pour l’Action française", a réagi le mouvement sur Twitter. Les militants de l’organisation royaliste ont finalement pu se réunir ce dimanche matin sur la place de l'Opéra, pour rendre hommage à Jeanne d’Arc. 500 personnes ont ensuite défilé jusqu'à la statue de Jeanne d'Arc sur la place des Pyramides, pour y déposer des gerbes de fleurs.

Parmi les slogans repris au sein du cortège, des manifestants ont scandé "tout le monde déteste la République" et "à bas la République".

Samedi soir, le tribunal administratif de Paris a suspendu l’interdiction de cette manifestation de l’organisation prononcée par la préfecture de police, après une instruction du ministère de l'Intérieur Gérald Darmanin visant plusieurs manifestations d'extrême-droite.

Le tribunal indique notamment que le rassemblement royaliste "ne constitue pas une incitation à provoquer des troubles à l'ordre public, même en tenant compte du contexte de tensions sociales actuelles", en soulignant que la manifestation est "organisée depuis plusieurs décennies". "L'arrêté attaqué porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifester", conclut le tribunal.

L’Action française a également pu tenir un colloque samedi après-midi dans le 12e arrondissement. L’événement avait aussi été initialement interdit par le préfet de police de Paris Laurent Nuñez, mais le tribunal administratif a finalement suspendu le dispositif quelques heures avant le rassemblement. Environ 350 personnes, dont quelques individus masqués et habillés en noir, ont assisté au colloque, intitulé "La France en danger", sous haute surveillance policière.

Le recours du groupuscule "Les nationalistes" rejeté par la justice

La justice a par contre rejeté le recours d'un autre groupuscule d'extrême-droite, "Les nationalistes" d'Yvan Benedetti, qui voulait également manifester ce dimanche. Le tribunal administratif a jugé "comme suffisamment établie l'existence d'un risque de propos ou de gestes incitant à toute forme de haine notamment raciale", en estimant que, de ce fait, l'interdiction de la manifestation "constitue, en l'espèce, la seule mesure de nature à préserver l'ordre public". 

Laurent Nuñez s'est "félicité" de cette décision. "Ce jugement ouvre la voie à de futures interdictions d'événements ou manifestations qui seraient organisés par des groupuscules d'ultradroite du seul fait des propos régulièrement tenus par ceux-ci", a-t-il affirmé.

Vendredi, le préfet de police avait publié plusieurs arrêtés vendredi, interdisant cinq rassemblements d’extrême-droite prévus ce week-end à Paris. Ces décisions faisaient suite à la polémique liée à l’autorisation de la manifestation annuelle du "Comité du 9-Mai" qui a rassemblé samedi dernier à Paris des centaines de militants d'extrême-droite, souvent masqués et affichant des symboles nationalistes. Ils défilaient pour commémorer le 29e anniversaire de la mort accidentelle d'un militant d'extrême-droite, Sébastien Deyzieu, en 1994.

L'Action française et Les Nationalistes avaient saisi la justice administrative d'un référé-liberté, une procédure d'urgence lorsque le requérant estime faire face à "atteinte grave et manifestement illégale" à une liberté fondamentale de la part d'un service de l'Etat. Dans ses arrêtés pris vendredi, Laurent Nuñez faisait notamment valoir un "contexte particulièrement tendu" et le "risque de troubles à l'ordre public", avec de possibles violences de la "mouvance antifasciste" qui pourrait "tenter de s'en prendre physiquement" aux militants d’extrême-droite.

Avec AFP.

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