Le tribunal administratif de Paris a suspendu ce samedi un arrêté de la préfecture de police interdisant la tenue d'un colloque du mouvement royaliste organisé cet après-midi. Vendredi, la PP avait annoncé l’interdiction de cinq rassemblements d’extrême-droite prévus ce week-end.
L’événement de l’Action française a finalement pu avoir lieu. Quelques heures avant le rassemblement, le tribunal administratif de Paris a suspendu ce samedi un arrêté de la préfecture de police interdisant la tenue d'un colloque organisé par l’Action française cet après-midi dans le 12e arrondissement, d’après la décision transmise à l'AFP, dans laquelle le tribunal n'explique pas ses motivations.
La PP a réagi auprès de l'AFP en indiquant "prendre acte" de cette décision. La préfecture avait publié cet arrêté vendredi, suite à une circulaire du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin visant à interdire plusieurs "manifestations et rassemblements de l'ultradroite".
"Notre colloque aura bien lieu ! Première victoire pour ce grand week-end", a réagi de son côté le mouvement royaliste sur Twitter. L'organisation avait saisi la justice administrative d'un référé-liberté, une procédure d'urgence lorsque le requérant estime faire face à "atteinte grave et manifestement illégale" à une liberté fondamentale de la part d'un service de l'Etat.
Environ 350 personnes, dont quelques individus masqués et habillés en noir, sont venues assister au colloque, selon l'AFP. Deux personnes ont été interpellées en marge de l'événement, pour "port de cagoule et gants coqués", selon la préfecture de police.
Un autre référé-liberté déposé par l'Action française
Au total, la PP a interdit six rassemblements prévus ce week-end à Paris, dont cinq à l'appel de mouvements d’extrême-droite, faisant valoir un risque de troubles à l'ordre public. Un autre événement de l’Action française est concerné : une manifestation en hommage à Jeanne d'Arc, dimanche matin au départ de la Place de l'Opéra. Le mouvement a annoncé avoir également déposé un référé-liberté contre cette interdiction. "Nous aurons la réponse ce (samedi) soir", a annoncé à l'AFP une porte-parole de l'organisation.
Parmi les autres événements interdits, figurent notamment un rassemblement devant la statue de Jeanne d'Arc déclaré par le groupuscule "Les nationalistes" dirigé par Yvan Benedetti, une figure de l'extrême- droite, qui devait avoir lieu en même temps que la manifestation de l'Action française, ainsi qu'une marche de l'association de militaires "Place d'armes" samedi. Yvan Benedetti a déclaré à l'AFP avoir déposé un recours.
Une sixième manifestation, de gilets jaunes, qui devait emprunter le même parcours que celle de l’association "Place d'armes", a aussi été interdite par la PP. Des gilets jaunes se sont réunis "en dépit de l'arrêté d'interdiction" et une "dispersion" a eu lieu, a annoncé la PP à l'AFP. 52 personnes ont été verbalisées pour participation à une manifestation interdite.
Ces interdictions font suite à la polémique liée à la manifestation annuelle du "Comité du 9-Mai" qui a rassemblé samedi dernier à Paris des centaines de militants d'extrême-droite, souvent masqués et affichant des symboles nationalistes. Ils défilaient pour commémorer le 29e anniversaire de la mort accidentelle d'un militant d'extrême-droite, Sébastien Deyzieu, en 1994. L’événement avait suscité de vives critiques à gauche, amenant la préfecture de police à s’expliquer dans un communiqué. La PP avait alors indiqué que "dans la mesure où cette manifestation n'avait occasionné, les années précédentes, aucun débordement ou trouble à l'ordre public, le préfet de police n'était pas fondé à prendre un arrêté d'interdiction à son encontre".
Avec AFP.