Le bioéthanol, commercialisé sous le nom E85, est un carburant où l'alcool, l'éthanol, remplace en grande partie l'essence contenue dans les carburants traditionnels. Il est produit à partir de céréales ou de betteraves. Sa consommation s'est envolée de 83% l'an dernier en France.
À la pompe, le bioéthanol défie toute concurrence. Vendu en moyenne 1 euro le litre, l'E85 est nettement moins cher que le sans-plomb classique. Avec la flambée des prix de l'essence, de nombreux Franciliens sont prêts à utiliser ce biocarburant pour leurs déplacements.
Avant, les stations-service qui le distribuaient étaient marginales. Aujourd'hui, elles sont 4 sur 10 à le proposer en Île-de-France. Et les ventes de boîtiers de conversion ont aussi augmenté. Une fois installés, ils permettent à une voiture à essence d'accepter le bioéthanol pour un prix compris entre 700 et 1600 euros.
"Le système est bien fait. On va faire un pont entre les injecteurs et le boîtier pour qu'ils fonctionnent ensemble", explique un garagiste.
Pour l'amortir, la région Île-de-France propose une aide de 500 euros jusqu'à la fin de l'année. Mais est-ce vraiment rentable ? Oui selon les spécialistes.
"On estime que l'économie sur un an, pour quelqu'un qui roule sur un kilométrage moyen de 13 000 kilomètres, on économise 600 euros par an grâce au passage à l'E85. L'investissement hors aide peut être rentabilisé en deux ans", affirme Francis Pousse, président national distributeurs carburants et énergies nouvelles chez Mobilians.
Le bioéthanol représente en moyenne un cinquième du chiffre d'affaires des stations-service. Il pourrait gagner encore plus de terrain dans les années à venir.
Un reportage de Céline Cabral.