Un groupe américain vient d'inaugurer à Tartas une usine pour fabriquer du bioéthanol à partir du bois de pin. Au-delà de l'intérêt écologique, le biocarburant est aussi une façon de donner un coup de pouce à notre pouvoir d'achat.
Elle est la première en France, la troisième en Europe. À Tartas dans les Landes, on produit depuis avril 2024 du bioéthanol à partir du sucre des pins des Landes, dans d’immenses silos flambant neufs. L’usine américaine Ryam a investi 35 millions d’euros dans cette nouvelle unité, capable de fournir d’ici trois ans, 21 millions de litres par an. Pour atteindre cet objectif, 33 000 tonnes de sucres extraits du pin des Landes devront être valorisées chaque année.
La liqueur de pin est distillée dans d’immenses cuves. L’alcool qui en ressort est ensuite déshydraté pour devenir du bioéthanol. Un carburant réputé pour sa faible empreinte carbone et capable de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 90 %.
"On utilise une matière première qui ne provient pas du monde agricole. Elle n’est pas en compétition avec une matière première qui pourrait être utilisée par une industrie agroalimentaire, comme le maïs, le blé ou les sucres", indique Christian Ribeyrolle, le président de Ryam France. La matière première provient de la cuisson du bois, qui est utilisé pour produire la cellulose. "On a ainsi du sucre résiduel qui provient du bois. On le fermente et on le distille pour augmenter le taux d’éthanol pur", ajoute-t-il.
Une économie plus verte, avec des compétences locales
"On est sur une matière première renouvelable, issue d’un massif qui est géré de manière raisonnée, et c’est là tout l’intérêt", complète Ludovic Berdinel, le directeur du site. Et de préciser : "on ne coupe pas des arbres de manière sauvage. Il y a une gestion de la forêt pour répondre à l’ensemble des utilisateurs". Vingt-sept salariés travaillent dans cette unité qui tourne sept jours sur sept.
Une fois produit, le biocarburant est acheminé par camion chez un pétrolier avant d’être distribué dans les stations locales. Au-delà de son impact écologique, il commence à séduire de plus en plus d’automobilistes. Son prix à la pompe est deux fois moins cher qu’un carburant classique. Considéré comme un produit d’avenir, le bioéthanol est une molécule chimique aujourd’hui utilisée comme biocarburant, mais qui demain pourrait servir à produire d’autres types de molécules biosourcées.